32:472 Et le reste, a fin que ce nous soit un aguillon pour nous inciter, nous sommes si nonchalans, il faut nous reveiller. Qui nous reveillera? Pensons au dangier ou nous estions. Mais en cela le principal est de penser a la consequence. Ce n'eust point este pour l'Allemaigne seulement. Satan ne se fut pas contente de ruyner l'Evangile en Allemaigne, les esclatz fussent vollez iusques icy. Cela eust donne une audace a. tous les Papistes: qu'eussent ilz dit? Ces Lutheriens sont vaincus par tout, il faut destruire le reste, il en faut sufibquer la semence. Le diable eust regne par tout, nous en eussions plus senty que nous ne pourrions exprimer de parolles. Un homme qui sera un peu de sens rassis aura horreur d'y penser. Quand nostre Seigneur nous eut voulu affliger, nous l'avions bien merite. Que fut il advenu? Or il est vray que Dieu eust tousiours conserve son Eglise, comme il la maintiendra a tous-iamais: car ce n'est point sans cause qu'il a fait luyre son Evangile de nostre temps. Il faut qu'il ameine son oeuvre a perfection. Mais tant y a que nous eussions este confus de tous costez quant aux hommes. Quiconque est de moyenne prudence, et qu'il y pense, il sera tout estonne. C'est le premier poinct que nous avons a notter au pseaume present. Pensons y donc, suyvans l'exhortation du Prophete, et venons, a faire ce qu'il dit. Qu'Israel dise: Si le Seigneur n'eust este pour nous, nous fussions engloutie. Il parle a tous fideles, qui sont l'Israel de Dieu. Il les convie et appelle tous. Or nous ne pouvons estre assemblez tous ensemble, mais que chacun corps d'Eglise face son devoir. Nostre Seigneur nous a delivre. Chantons luy louenge. Beneit soit le Seigneur, qui ne nous a point mis en proye entre les dentz de nos ennemis. Il ne dit point entre leurs mains, car ilz sont comme bestes sans aucune humanite. Car ceux que Satan meine, appetent le sang, et se delectent a le boire comme bestes cruelles et sans pitie. Il exprime donc plus en disant ue Dieu n'a point permis qu'ilz nous dissipassent e leurs dents. Si le Seigneur nous eust permis entre leurs dents, c'eust este de nous comme d'une brebis entre les dents d'un loup affame. Pourtant il faut bien de cecy beneir le Seigneur. Or quand ii dit Beneit soit le Seigneur, c'est suyvant l'exhortation qu'il avoit faicte. Il parle a tous. Et ne faut point seulement y penser en particulier, mais il en faut faire tous ensemble une action de graces solennelle, comme nous avons veu au Pseaume, duquel avons chante, au commencement du Sermon. Nous devons celebrer le Seigneur. Comment? En l'assemblee de tous les fideles. Or donc maintenant notions le second poinct. Apres qu'ils nous a admonnestez de bien penser au dangier ou nous estions, nous remonstrant la cruaute de noz enne-