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SERMON
CLVI
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comprehensibles,
ses
voyes
ne
nous
sont
point
cognues.
Or
pource
qu'il
est
difficile
aux
hommes
de
se
tenir
coys,
quand
ils
oyent
ceste
doctrine:
comme
nous
voyons
ces
chiens
qui
abbayent
auiourd'huy
a
l'encontre:
ces
glorieux
belistres,
quand
ils
veulent
faire
des
docteurs,
ils
diront,
O
ie
ne
compren
point
cela.
Et
qui
es-tu
povre
chien?
Tu
ne
le
compren
pas?
Et
va-ten
sur
ton
fumier,
et
cognois
qui
tu
es.
D'autant
donc
qu'il
y
a
un
tel
orgueil
aux
hommes,
qu'ils
ne
se
peuvent
assuiettir
a
ceste
doctrine:
sainct
Paul
leur
allegue,
Et
qui
est-ce
qui
a
donne
a
Dieu?
Vous
venez
ici
avec
une
telle
audace,
vous
alleguez
vostre
vertu,
et
vostre
puissance:
il
faudra
donc
que
vous
ayez
monstre
a
Dieu
ce
qu'il
devoit
faire,
et
qu'il
n'eust
rien
fait
sinon
que
vous
l'eussiez
enseigne,
et
ainsi
qu'il
est
bien
tenu
a
vous.
Or
si
vous
pretendez
un
tel
titre
contre
luy:
venez,
et
qu'on
cognoisse
qui
c'est
qui
luy
a
donne?
Et
si
vous
cognoissez
qu'il
ne
tienne
rien
de
vous,
comment
oserez-vous
murmurer
contre
luy?
Or
puis
que
sainct
Paul
en
traitte
en
telle
sorte,
et
que
nous
cognoissons
son
intention
quant
a
l'election
eternelle
de
Dieu:
de
la
nous
avons
a
retenir,
que
c'est
un
des
principes
de
nostre
foy
de
cognoistre
que
Dieu
ne
tient
rien
de
nous:
et
que
nous
ne
pouvons
pas
mettre
en
avant
qu'il
ait
rien
receu
de
nostre
coste
:
afin
que
toute
la
gloire
luy
soit
donnee,
et
que
nous
ne
pensions
point
qu'il
nous
soit
inferieur,
ne
qu'il
ait
nulle
obligation
envers
nous.
Or
c'est
le
tout
de
savoir
bien
pratiquer
ceste
doctrine
:
sur
tout
quand
nostre
chair
nous
solicite
a
presomption
et
orgueil,
que
nous
ayons
ceste
bride
ici
pour
nous
retenir,
de
cognoistre,
Comment?
A
qui
te
prens-tu?
Car
il
faut
que
tu
ayes
de
quoy
pour
respondre
a
ton
Dieu
si
tu
le
veux
tirer
en
plaid
et
en
procez.
Et
qu'est
ce
que
tu
monstreras?
Puis
que
tu
n'as
sinon
toute
povrete
et
malediction
en
toy:
ne
faut-il
point
que
tu
te
submettes
a
luy
en
toute
obeissance
et
humilite?
Et
au
reste
notons
aussi,
que
par
ces
mots
toute
la
iustice
des
hommes
est
abbatue,
et
nous
est
monstre
que
ce
que
nous
pouvons
imaginer
des
merites
est
une
yvrongnerie
de
Satan,
lequel
a
ainsi
ensorcele
les
esprits
des
hommes
qui
ont
cuide
meriter
envers
Dieu,
tellement
que
le
royaume
de
paradis
fust
comme
un
salaire.
En
la
papaute
il
n'y
a
rien
plus
commun,
que
de
dire
que
les
hommes
peuvent
acquerir
paradis.
Et
comment?
par
leurs
oeuvres
meritoires.
Et
combien
que
les
Papistes
soyent
contraints
de
confesser,
que
nous
ne
pouvons
rien
sans
la
grace
de
Dieu,
et
que
nous
avons
tousiours
des
imperfections
en
nous:
toutes
fois
si
est-ce
qu'ils
meslent
les
oeuvres
avec
la
grace
de
Dieu.
Que
l'homme
se
prepare,
disent-ils,
pour
recevoir
grace:
non
point
de
dignite
(ils
sont
contraints
de
confesser
nostre
indignite)
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