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SERMON
SUR
LE
PSEAUME
CXXIV.
472
Voila
un
feu
ardant
de
leur
rage.
Voila
un
torrent
inpetueux,
pour
faire
un
deluge
pour
tout
destruire.
De
l'autre
coste,
regardons
s'ilz
ne
sont
point
semblables
a
des
chasseurs,
c'est
a
dire,
si
par
cautelles,
par
meschantes
pratiques
ilz
n'espient
point
tous
les
moyens
qu'il
leur
est
possible
de
nous
ruiner.
N'ont
ilz
pas
use
de
ce
mestier
par
cy
devant,
quand
nostre
Seigneur
ne
leur
a
point
permis
d'user
de
violence
a
l'encontre
des
fideles?
Car
a
la
verite
nous
avons
apperceu
en
cest
endroit
une
providence
miraculeuse
de
Dieu,
que
desia
par
long
espace
de
temps
il
les
a
pousse.
Comme
il
a
fait
anciennement
les
Madianites
a
s'entretuer,
et
s'encharner
l'un
contre
l'autre,
et
les
a
aveuglez
pour
convertir
leur
rage
contre
eux
mesmes.
Ilz
se
sont
entrebattus
iusqu'a
se
consumer.
Toutesfois
ce
pendant
a
belles
subtilitez
et
pratiques,
il
faut
aller
par
tel
moyen
en
cachette.
Brief,
ilz
n'ont
cesse
de
miner.
Comme
quand
on
ne
peut
appertement
entrer
en
une
ville
on
la
va
miner
par
dessoubz
terre.
Voila
comme
ilz
ont
tendu
leurs
filetz.
Et
maintenant
Dieu
sait
les
belles
intelligences
et
menees.
Car
ilz
ne
s'estoyent
pas
iettez
aux
champs
sans
avoir
fait
leurs
preparatifz.
Ainsi
l'Eglise
estoit
a,
un
doigt
des
filetz.
Ilz
pensoyent
estre
desia
venu
au
bout
de
leurs
entreprinses.
D'un
coste
la
guerre
ouverte:
de
l'autre
des
citations
pleines
de
fraude,
casser
et
rompre
sermens
publiques:
se
desborder
a
une
telle
deloyaute
que
c'est
horreur
d'y
penser.
Des
brigans
de
boys
auroyent
plus
de
honte
de
faulser
ainsi
leur
serment,
mesme
les
pratiques
voloyent
iusque
en
Italie.
Tout
cela
s'est
fait.
Considerons
donc
le
dangier
ou
nous
estions,
sinon
que
nostre
bon
Dieu
y
eust
proveu.
Cela
est
une
chose
bien
requise,
que
nous
cognoissions
le
dangier.
Car
si
nous
ne
pensons
au
mal
qui
nous
attouchoit,
nous
ne
serions
iamais
esmeuz
de
rendre
a.
Dieu
louange
d'un
tel
acte
que
nous
avons,
experimente.
Exemple:
voila
un
homme
qui
aura
une
petite
fievre,
le
medecin
luy
aura
ordonne
quelque
beuvrage
:
le
lendemain
il
sera
guery,
il
ne
fera
point
grand
estime
de
l'ayde
du
medecin.
Ou
pour
mieux
encore
aproprier
la
comparaison
a
nostre
propos,
celuy
qui
est
desbiffe
un
iour,
et
lendemain
il
a
bon
appetit,
il
ne
tient
pas
tel
compte
du
benefice
de
Dieu,
comme
pourra
faire
celuy
qui
aura
este
abbandonne
des
medecins,
qui
sera
venu
iusqu'au
bord
du
sepulcre.
Si
un
homme
passe
un
boys
dangereux
sans
mal
avoir,
ii
ne
cognoit
point
la
grace
que
Dieu
luy
fait,
mais
celuy
qui
sera
tombe
entre
les
brigans,
qui
a
desia
le
cousteau
sur
la
gorge,
si
nostre
Seigneur
luy
envoye
ayde,
il
a
bien
occasion
de
remercier
Dieu.
Pourtant
ce
n'est
point
sans
cause
que
le
Prophete
nous
admonneste
tant
de
regarder
le
dangier
ou
nous
estions,
veu
leurs
entrepinses,
leur
rage.
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