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voyons
qu'il
nous
faut
entendre
que
Dieu
s'est
fait
comme
petit,
pour
se
declarer
a
nous.
Et
qu'ainsi
soit,
comment
seroit-il
possible
d'exprimer
que
c'est
de
la
Maieste
de
Dieu,
en
parlant
le
langage
des
hommes?
N'est-ce
point
une
mesure
trop
inegale,
que
ceste-la?
S.
Iehan
donc,
combien
qu'il
soit
instrument
du
S.
Esprit,
ne
parle
point
de
ces
choses
en
leur
grandeur:
et
neantmoins
il
parle
d'un
langage
qui
nous
est
comme
incognu.
Et
pourtant
il
faut
conclure
que
les
secrets
qui
sont
yci
contenus,
ne
sont
point
declarez
si
ouvertement
que
nous
les
puissions
comprendre,
comme
nous
comprenons
les
choses
de
ce
monde:
mais
contentons-
nous
de
ce
qui
nous
y
est
monstre
simplement.
Car
nostre
Seigneur
a
cognu
ce
qui
estoit
suffisant
pour
nostre
bien:
il
s'est
accommode
a.
nous
et
a
nostre
infirmite,
en
telle
sorte
que
cependant
il
n'a
rien
oublie
ne
laisse
derriere
qui
nous
fust
bon
et
profitable.
Ainsi
apprenons
de
nous
tenir
a
ceste
purete
et
simplicite
de
sa
doctrine,
voyans
comme
le
monde
en
cest
endroit
a
este
abuse
par
folles
imaginations,
et
speculations
vaines,
et
par
une
audace
diabolique.
Car
quand
il
a
este
question
de
traitter
de
ces
choses,
les
hommes
se
sont
abysmez,
d'autant
qu'ils
ont
voulu
outre
la
revelation
de
la
doctrine,
avec
une
curiosite
et
audace,
enquerir
l'essence
eternelle
de
Dieu,
comme
on
orra
en
la
Papaute
des
disputes
qui
en
sont
la
faites,
tout
ainsi
que
si
on
disputoit
d'un
troupeau
de
chevres,
ou
de
ie
ne
scay
quoy.
Ils
n'ont
nulle
reverence
a
Dieu,
non
plus
qu'a,
une
beste.
Or
il
ne
faut
point
chercher
meilleur
tesmoignage
contre
la
doctrine
des
sophistes
de
Sorbone
pour
cognoistre
que
le
diable
y
regne,
et
y
a
regne
tousiours.
Ie
di
qu'encores
que
leur
doctrine
ne
fust
point
fausse,
si
est-ce
que
quand
on
voit
qu'ils
ont
tant
peu
de
reverence
a
la
maieste
de
Dieu,
il
faut
bien
dire
que
c'est
une
doctrine
diabolique
que
celle
qui
est
auiourd'huy
prattiquee
par
les
Sophistes
et
Sorbonistes
en
tous
les
colleges
du
Pape.
Ainsi
donc,
(comme
i'ay
dit)
contentonsnous
de
ceste
simplicite
qui
nous
est
monstree
par
le
sainct
Esprit:
car
il
touche
ce
qui
est
bon
et
utile
pour
nostre
salut.
Et
comme
i'ay
desia
declare,
il
nous
a
yci
apporte
ce
qui
nous
estoit
convenable
de
cognoistre.
Venons
maintenant
a
ce
mot
de
Parolle.
Quand
S.
Iehan
appelle
Iesus
Christ
la
Parolle,
c'est
comme
s'il
disoit,
Le
conseil
eternel
de
Dieu,
ou
la
sagesse
qui
reside
en
luy.
Toutesfois
il
nous
faut
noter
que
Dieu
n'est
point
semblable
aux
hommes.
Quand
nous
avons
un
conseil:
il
pourra
changer,
mais
il
n'est
pas
ainsi
de
Dieu:
car
ce
qui
est
en
Dieu,
est
immuable.
Apres,
le
conseil
que
nous
avons
n'est
point
nostre
essence
mesme:
mais
le
conseil
qui
est
en
Dieu,
il
est
vrayement
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