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INSTITUTION
CHRESTIENNE.
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combien
aussi
qu'elle
recoyve
en
obeissance
ses
commandemens,
qu'elle
garde
ses
defenses,
et
craigne
ses
menaces:
neantmoins
proprement
elle
commence
par
la
promesse,
s'arreste
en
icelle,
et
y
prend
sa
fin.
Car
elle
cherche
vie
en
Dieu,
laquelle
ne
se
trouve
point
aux
commandemens
ny
aux
menaces,
mais
en
la
seule
promesse
de
misericorde
et
icelle
encore
gratuite:
veu
que
les
promesses
conditionn
elles,
entant
qu'elles
nous
renvoyent
a
noz
oeuvres,
ne
promettent
pas
autrement
vie,
sinon
que
nous
la
trouvions
en
nous-mesmes.
Si
nous
ne
voulons
donc
que
la
foy
tremble
et
vacille
d'un
coste
et
d'autre,
il
nous
la
faut
appuyer
sur
une
telle
promesse
de
salut,
laquelle
nous
soit
volontairement
et
de
pure
liberalite
offerte
du
Seigneur,
plustost
en
consideration
de
nostre
misere
que
de
nostre
dignite.
Pour
ceste
cause
l'Apostre
attribue
ce
tiltre
particulierement
a
l'Evangile,
qu'il
soit
nomme
Parolle
de
la
foy
(Rom.
10,
8):
lequel
il
ne
concede
point
ny
aux
commandemens
ny
aux
promesses
de
la
Loy,
pource
qu'il
n'y
a
rien
qui
puisse
asseurer
la
foy,
sinon
ceste
ambassade
envoyee
de
la
benignite
de
Dieu,
par
laquelle
il
reconcilie
le
monde
a
soy.
De
la
vient
la
correspondance*)
que
souventesfois
il
met
entre
la
foy
et
l'Evangile.
Comme
quand
il
dit,
que
l'Evangile2)
luy
a
este
commis
en
obeissance
de
la
foy.
Item,
qu'il
est
la
vertu
de
Dieu
en
salut
a
tous
croyans.
Item,
qu'en
iceluy
la
iustice
de
Dieu
est
revelee
de
foy
en
foy
(Rom.
1,
5.
16.
17).
Et
n'est
point
de
merveille:
car
comme
ainsi
soit
que
l'Evangile
soit
le
ministere
de
reconciliation
de
nous
avec
Dieu,
il
n'y
a
nul
autre
suffisant
tesmoignage
de
la
benevolence
de
Dieu
envers
nous,
de
laquelle
la
cognoissance
est
requise
en
la
foy
(2
Cor.
o,
18).
Quand
donc
nous
disons
que
la
foy
doit
estre
appuyee
sur
promesse
gratuite,
nous
ne
nions
pas
que
les
fideles
ne
recoivent
et
reverent
la
parolle
de
Dieu
en
tous
endroits:
s)
mais
destinons
a
la
foy
la
promesse
de
misericorde
pour
son
propre
but.
Comme
a
la
verite
les
fideles
doyvent
bien
recognoistre
Dieu
pour
Iuge
et
punisseur
des
malfaits:
toutesfois
ils
regardent
specialement
sa
clemence
entant
qu'il
leur
est
descrit
en
telle
sorte,
c'est
qu'il
est
benin
et
misericordieux,
taidif
a
ire,
enclin
a
bonte,
debonnaire
a
tous,
et
espandant
sa
misericorde
sur
toutes
ses
oeuvres
(Ps.
86,
3;
103,
8;
145,
8).
30.4)
II
ne
me
chaut
de
ce
que
Pighius6)
et
1)
la
correspondance,
le
latin
a:
correlatio.
2)
l'Evangile,
le
texte
latin
porte:
ministerium
Evangelii
sibi
commissum
docet
in
fidei
obedientiam.
3)
en
tous
endroits,
le
latin
a:
omni
ex
parte.
4)
Le
§.
30
est
une
addition
de
l'edition
de
1551
Ch.
F.
§.
23.
5)
Albert
Pighius
(t
1542),
theologien
caihol
hollandais,
|