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SERMON
CXXVIII.
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bellions
en
son
peuple
si
rudement,
que
la
terre
s'est
ouverte
pour
engloutir
ceux
qui
s'esleverent
contre
Moyse
et
Aaron.
Apres,
nous
voyons
les
cupiditez
comme
elles
ont
este
punies,
que
Dieu
a
foudroye
du
ciel.
Il
est
vray
qu'il
a
envoye
la
viande
a
ceux
qui
la
demandoyent:
mais
il
eust
mieux
vallu
qu'ils
fussent
la
pourris
de
famine,
que
de
payer
l'escot
si
cher,
qu'il
a
fallu
qu'ils
ayent
avalle
la
vengeance
de
Dieu
avec
les
viandes,
lesquelles
il
ne
leur
estoit
point
licite
d'appetter.
Des
paillardises,
il
y
en
a
une
punition
si
griefve,
que
Tire
de
Dieu
s'enflamma
sur
tout
le
peuple,
et
sembloit
qu'il
deust
estre
extermine.
Quand
donc
nous
voyons
de
tels
advertissemens
(dit
sainct
Paul)
apprenons
de
craindre,
et
ne
tentons
point
Dieu
a
nostre
escient.
Car
c'est
comme
le
despitter,
si
nous
voyons
qu'il
nous
mette
la
une
barre,
et
qu'il
nous
menace,
voire
aux
despens
d'autruy,
et
que
nous
ne
laissions
point
de
poursuyvre:
c'est
autant
comme
si
nous
le
voulions
despitter,
pour
luy
faire
guerre.
Et
ainsi
apprenons,
que
quand
Dieu
a
ordonne
une
punition,
ce
n'est
pas
seulement
afin
que
celuy
qui
aura
mal
fait,
soit
chastie:
mais
c'est
a
ce
que
nous
prenions
tous
une
reigle
pour
nous
savoir
gouverner
comme
il
appartient,
et
que
nous
ne
soyons
point
tant
insensez
de
nous
precipiter,
quand
nous
voyons
la
nostre
lecon
par
escrit.
Et
ainsi
en
somme,
que
toutes
les
corrections
qui
sont
contenues
en
la
Loy
nous
servent
d'autant
de
brides,
et
que
nous
soyons
enseignez
de
cheminer
en
la
crainte
de
Dieu,
ou
bien
que
nous
les
prenions
comme
medecines
preservatives
:
que
nous
n'attendans
point
que
le
mal
soit
venu:
gardons-nous
avant
la
main,
et
prions
Dieu
qu'il
nous
conduise
tellement
que
nous
n'essayons
point
son
ire.
Et
pratiquons
aussi
ce
que
dit
S.
Paul,
qu'on
ne
nous
decoive
point
par
vaines
parolles,
quand
il
parle
et
des
paillardises
et
choses
semblables.
Gardez
(dit-il)
d'estre
trompez:
car
le
monde
se
dispense
aisement,
voire
iusques
a
se
mocquer
de
Dieu,
et
a
faire
bon
marche
de
sa
iustice.
Ne
vous
trompez
point
en
cela
(dit-il)
car
l'ire
de
Dieu
vient
sur
les
rebelles
a
cause
de
telles
choses.
Or
si
Dieu
en
punissant
les
pechez,
nous
monstre
combien
ils
luy
sont
detestables,
quand
il
couche
par
escrit
une
Loy,
et
qu'il
ordonne
aux
iuges
et
magistrats
de
mettre
en
execution
ce
qu'il
a
dit,
ie
vous
prie,
ne
voila
point
un
advertissement
encores
plus
certain,
et
qui
nous
doit
toucher
plus
au
vif?
Et
si
la
dessus
nous
sommes
obstinez
et
endurcis,
et
qu'on
ne
nous
puisse
gagner,
n'est-ce
point
(comme
i'ay
desia
dit)
hurter
des
cornes
a
l'encontre
de
Dieu?
Et
ainsi
notons,
que
quand
Dieu
a
puni
si
griefvement
les
adulteres,
que
c'a
este
pour
nous
monstrer
que
c'est
une
infection
qui
ne
fait
que
nourrir
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