29:46
nous
poursuyvons
tousiours
nos
meschantes
cupiditez.
Or
tant
y
a
que
ceci
n'est
pas
escrit
en
vain.
Ainsi
donc
n'estimons
pas
que
Moyse
ait
ici
amasse
un
langage
superflu,
quand
il
dit:
Leur
vigne
est
du
plant
de
Sodome,
et
du
terroir
de
Gomorrhe:
et
puis
leurs
grappes
sont
d'amertume,
il
n'y
a
que
fiel
d'aspic,
leur
vin
est
venin
de
dragon.
Quand
il
assemble
toutes
ces
choses,
c'est
pour
nous
monstrer,
que
nous
ne
saurions
nous
eslever
a
l'encontre
de
Dieu,
menant
vie
desbordee,
comme
nous
faisons,
qu'entant
qu'il
nous
est
possible
nous
ne
l'abbreuvions
d'amertume
et
d'angoisse,
comme
si
nous
luy
meslions
du
poison
et
du
venin
en
son
breuvage.
Et
voila
pourquoy
aussi
il
se
plaint,
que
ceux
qui
luy
ont
este
^insi
rebelles,
ont
angoisse
son
Esprit:
non
pas
(comme
i'ay
dit)
que
Dieu
soit
subiect
a
nulles
passions:
mais
il
monstre
l'iniquite
des
hommes
en
cela,
comme
il
est
dit:
Ils
sentiront
celuy
qu'ils
ont
navre.
Et
comment?
Ou
se
trouveroyent
les
poignards
et
les
espees
qui
puissent
navrer
Dieu?
Mais
il
monstre
que
nos
pechez
sont
estimez
aussi
griefs,
comme
si
c'estoyent
des
poignards
pour
le
navrer.
Or
puis
qu'ainsi
est
apprenons,
veu
aussi
que
nostre
Seigneur
nous
a
choisis
pour
sa
vigne,
qu'apres
nous
avoir
plantez
il
prend
tant
de
peine
tous
les
iours
a
nous
cultiver:
apprenons
(di-ie)
de
ne
point
luy
rendre
un
tel
fruict,
et
si
amer,
mais
que
nous
regardions
ce
qu'il
demande
de
nous,
et
qu'un
chacun
semploye,
et
que
nous
ne
soyons
point
en
la
fin
condamnez
d'avoir
este
Sodome
et
Gomorrhe,
au
lieu
qu'il
vouloit
que
nous
fussions
sa
saincte
cite,
au
lieu
qu'il
vouloit
habiter
au
milieu
de
nous,
comme
en
son
sanctuaire,
et
en
son
domicile.
Or
quant
et
quant
il
adiouste:
Ceci
riest-il
point
cache
vers
moy?
N'est-il
point
seelle
en
mes
thresors?
Ce
passage
comprend
deux
choses.
Car
en
premier
lieu
Dieu
monstre
que
les
pecheurs
s'abusent,
cuidans
eschapper
de
sa
main,
comme
s'il
avoit
les
yeux
bandez,
ou
qu'il
ne
prinst
garde
a
ce
que
les
hommes
font
ici
bas:
et
puis
il
monstre,
qu'il
fera
quant
et
quant
son
office,
c'est
a
dire,
qu'apres
avoir
cogneu
les
fautes
et
iniquitez,
qu'il
les
chastiera
selon
qu'elles
le
meritent.
Voila
les
deux
articles
que
nous
avons
a
noter.
Or
quant
au
premier,
nous
savons
que
les
hommes
cuident
tousiours
que
Dieu
ne
les
appercoit
point.
Il
est
vray
que
nons
ne
le
dirons
pas
a
pleine
bouche,
et
mesmes
nous
aurions
horreur:
car
si
on
demande
aux
plus
desbauchez,
si
Dieu
ne
gouverne
pas
le
monde,
s'il
ne
cognoist
pas
toutes
nos
fautes:
ils
diront
qu'ouy:
mais
cependant
il
est
certain
que
ceux
qui
le
provoquent
si
hardiment,
sont
stupides,
et
qu'il
y
a
une
brutalite,
qu'il
leur
semble
que
Dieu
n'y
voit
goutte:
et
l'Escriture
est
pleine
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