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DE
LA
CENE.
De
la
viendra
qu'ilz
mespriseront
et
condamneront
pour
ydolatrie
toutes
ces
facons
superstitieuses,
tant
de
porter
le
Sacrement
en
pompe
et
procession,
que
de
luy
construire
des
tabernacles
pour
le
faire
adorer.
Car
les
promesses
de
nostre
Seigneur
ne
s'estendent
pas
oultre
l'usaige
qu'il
nous
en
a
laisse.
Apres
ilz
tiendront
que
priver
le
peuple
d'une
des
parties
du
Sacrement,
a
scavoir
du
calice,
c'est
violer
et
corrumpre
l'ordonnance
du
Seigneur:
et
que
pour
la
bien
observer,
il
est
necessaire
de
distribuer
entierement
l'un
et
l'autre.
Finalement
ilz
reputeiont
que
c'est
une
superfluite
non
seulement
inutile,
mais
aussi
dangereuse
et
mal
convenable
a
la
Chrestiente
de
user
de
tant
de
ceremonies
prinses
des
Iuifz,
oultre
la
simplicite
que
les
[pag.
65]
Apostres
nous
ont
laissee.
Et
que
c'est
encores
plus
grand'
perversite
de
celebrer
la
Cene
par
mines
et
ie
ne
scay
quelles
basteleries,
sans
que
la
doctrine
y
soit
recitee,
mais
plustost
y
est
ensepvelie,l)
comme
si
la
Cene
estoit
une
espece
d'art
magique.
D'autant
que
la
contention,
laquelle
a
este
trop
aigrement
debatue
de
nostre
temps
a
este
maleureuse,
2)
comme
le
Diable,
sans
doubte,
l'a
suscitee
pour
empescher,
voire
mesme
du
tout
rompre
le
cours
de
l'Evangile,
ie
desirerois
que
la
memoire
en
feust
du
tout
abolye;
tant
s'en
fault
que
ie
me
delecte
a
en
faire
un
long
recit.
Neantmoins,
pource
que
ie
vois
beaucoup
de
bonnes
consciences
troublees,
pource
qu'elles
ne
scavent
de
quel
coste
se
tourner,
i'en
diray
en
brief
ce
qui
me
semblera
advis
estre
necessaire
pour
leur
monstrer
comment
elles
se
doivent
resouldre.
Premierement,
ie
prie
au
Nom
de
Dieu
tous
fideles
de
ne
se
point
trop
scandalizer
de
ce
qu'un
si
grand
different
a
este
esmeu
[pag.
66]
entre
ceux
qui
devoient
estre
comme
Capitaines
pour
remettre
la
verite
en
lumiere.
Car
ce
n'est
pas
chose
nouvelle
que
le
Seigneur
permette
ses
serviteurs
en
quelque
ignorance,
et
souffre
qu'ilz
ayent
debat
les
uns
contre
les
autres.
Non
pas
pour
les
delaisser
la
tousiours,
mais
seulement
a
un
temps
a
fin
de
les
humilier.
Et
de
faict,
si
tout
feust
venu
a
souhait
iusques
a
maintenant,
sans
aulcun
destourbier,
les
hommes
se
feussent
possible
mecongneuz
ou
la
grace
de
Dieu
eust
este
moins
congneue
qu'il
n'appartenoit.
Ainsi
le
Seigneur
a
voulu
oster
toute
matiere
de
gloire
aux
hommes,
a
fin
d'estre
seul
glorifie.
D'avantage,
si
nous
considerons
en
quel
abisme
de
tenebres
le
monde
estoit
1)
mais
plustost
y
est
ensepvelie,
1541.
1542;
mais
ou
plustost
elle
est
ensevelie,
1549;
mais
la
ou
plustost
elle
est
ensevelie
1566
ss.
2)
Dans
toutes
les
editions
a
partir
de
celle
de
1542,
cet
alinea
commence
ainsi:
Pour
faire
fin,
il
est
temps
de
venir
au
dernier
poinct
principal.
C'est
de
la
contention,
qui
a
este
debattue
de
nostre
temps
touchant
ceste
matiere.
Or
pource
qu'elle
a
este
mal-heureuse,
etc.
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