5:456
ont
este
diminuees.
1)
Puis
doncq
que
nous
avons
le
corps,
il
nous
fault
delaisser
les
umbres;
car
si
nous
voulons
remettre
sus
les
ceremonies
qui
sont
abolies,
c'est
refaire
le
voile
du
temple
que
Iesus
Christ
a
rompu
par
sa
mort,
et
obscurcir
d'autant
la
clarte
de
son
Evangile.
Ainsi
nous
voyons
qu'une
telle
multitude
de
ceremonies
en
la
Messe
est
une
forme
de
Iuifverie,
plainement
contraire
a
la
Chrestiente.
Ie
n'entens
pas
de
[pag.
62]
reprouver
les
ceremonies,
lesquelles
servent
a
l'honnestete
et
ordre
publique,
et
augmentent
la
reverence
du
Sacrement,
moyennant
qu'elles
feussent
sobres
et
convenables.
Mais
un
tel
abisme
sans
fin
et
mesure
n'est
nullement
tolerable,
veu
mesme
qu'il
a
engendre
mille
superstitions,
et
a
mis
le
peuple
comme
en
stupidite,
sans
apporter
aucune
edification.
De
cela
on
peut
aussi
veoir
le
different
que
doibvent
avoir
avec
les
papistes
ceux
a
qui
Dieu
a
donne
intelligence
de
sa
verite.
Pour
le
premier,
ilz
ne
doubteront
pas
que
ce
ne
soit
un
sacrilege
abominable
de
reputer
que
la
Messe
soit
un
sacrifice,
par
lequel
la
remission
des
pechez
nous
soit
acquise,
ou
bien
que
le
Prestre
soit
comme
mediateur
pour
applicquer
le
merite
de
la
mort
et
passion
de
Christ
a
ceux
qui
achepteront
sa
Messe,
ou
y
assisteront,
ou
y
auront
devotion.
Mais
au
contraire,
ilz
auront
pour
conclud
que
la
mort
et
passion
du
Seigneur
est
le
Sacrifice
[pag.
63]
unicque
par
lequel
il
a
este
satisfaict
a
l'ire
de
Dieu,
et
iustice
perpetuelle
nous
a
este
acquise
:
et
apres,2)
que
le
Seigneur
Iesus
est
entre
au
Sanctuaire
celeste,
a
fin
d'apparoistre
la
pour
nous,
et
interceder
avec
la
vertu
de
son
sacrifice.
Au
reste
ilz
concederont
bien
que
le
fruict
d'icelle
mort
nous
est
communicque
en
la
Cene,
non
point
par
le
merite
de
l'oevre,
mais
a
cause
des
promesses
qui
nous
y
sont
donnees,
moyennant
que
nous
les
recevions
en
Foy.
Secondement,
ilz
ne
doibvent
nullement
accorder
que
le
pain
soit
transsubstantie
au
corps
de
Iesus
Christ,
ne
le
vin
en
son
sang:
mais
doibvent
persister
en
cela,
que
les
signes
visibles
retiennent
leur
vraye
substance
pour
nous
representer
la
verite
spirituelle
dont
nous
avons
parle.
Tiercement,
iacoit
qu'ilz
doibvent
tenir
pour
certain,
que
le
Seigneur
nous
donne
en
la
Cene
ce
qu'il
nous
y
figure,
et
par
ainsi
que
nous
y
recevons
vrayment
le
corps
et
le
sang
de
Iesus
Christ:
neantmoins
ilz
ne
le
cercheront
pas
comme
[pag.
64]
enclos
soubz
le
pain
ou
attache
localement
au
signe
visible,
tant
s'en
fault
qu'ilz
adorent
le
Sacrement:
mais
ilz
esleveront
plustost
leurs
entendemens
et
leurs
cueurs
en
hault,
tant
pour
recevoir
Iesus
Christ
que
pour
l'adorer.
1)
sont
diminuees,
1566
ss.
2)
et
apres,
1541;
pareillement,
1542
ss.
|