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DE
LA
CENE.
giblement.
Sans
eela
qu'ilz
ne
sont
pas
dignes
qu'on
les
nomme
Sacremens.
Or
tant
s'en
fault
qu'il
y
ayt
doctrine
intelligible
en
la
Messe,
que
au
contraire
on
estime
tout
le
mystere
estre
gaste,
sinon
que
tout
soit
faict
et
dict
en
cachette,
a
ce
qu'on
n'y
entende
rien.
Pourtant
leur
consecration
n'est
qu'une
espece
de
sorcelerie,
veu
que
a
la
maniere
des
sorciers,
en
murmurant
et
faisant
beaucoup
de
signes,
ilz
pensent
contraindre
Iesus
Christ
de
descendre
entre
leurs
mains.
Nous
voyons
doncq
comme
la
Messe,
estant
ainsi
ordonnee,
qu'elle
est
1)
une
prophanation
evidente
de
la
Cene
de
Christ,
plustost
que
observation
d'icelle;
et2)
que
la
propre
et
principale
substance
de
la
Cene
y
deffault,
qui
est
que
le
mystere
soit
bien
explique
au
peuple,
et
les
promesses
clairement
recitees
:
non
pas
qu'un
Prestre
murmure
tout
bas
a
part
sans
[pag.
60]
sens
ne
raison.
Ie
l'appelle
aussi
une
bastelerie,
a
cause
que
les
fatras
et
mines
qu'on
y
faict
convienent
plustost
a
une
farce
qu'a
un
tel
mystere,
comme
est
la
sacree
Cene
du
Seigneur.
Bien
est
vray
que
les
sacrifices
en
l'ancien
Testament
se
faisoient
avec
plusieurs
ornemens
et
ceremonies.
Mais
pource
qu'il
y
avoit
bonne
signification,
et
que
le
tout
estoit
propre
a
instruire
et
exerciter
le
peuple
en
piete,
il
y
a
bien
a
dire
qu'elles
feussent
semblables
a
celles
dont
on
use
maintenant:
lesquelles
ne
servent
de
rien,
sinon
d'amuser
le
peuple
sans
nulle
utilite.
Pource
que
les
Messateurs3)
alleguent
cest
exemple
du
viel
Testament,
pour
desfendre
leurs
ceremonies,
nous
avons
a
noter
quelle
difference
il
y
a
entre
ce
qu'ilz
font
et
ce
que
Dieu
avoit
commande
au
peuple
d'Israel
de
faire.4)
Quand
il
n'y
auroit
que
cela,0)
que
ce
qu'on
observoit
lors
estoit
fonde
sus
le
commandement
du
Seigneur,
et
au
contraire,6)
toutes
leurs
frivoles
n'ont
nul
fondement
que
des
hommes:
encore
y
auroit-il
[pag.
61]
grosse
dissimilitudo.
Mais
nous
avons
bien
d'avantage
pour
les
reprouver.
Car
ce
n'est
pas
sans
cause
que
nostre
Seigneur
avoit
ordonne
telle
forme
pour
un
temps,
a
fin
qu'elle
print
fin
et
feust
abroguee
quelque
fois.
Car
7)
pource
qu'il
n'avoit
encor
point
donne
si
grand
clarte
de
doctrine,
il
vouloit
que
ce
peuple
la
feust
exercite
en
plus
de
figures,
pour
recompenser
ce
qui
deffailloit
en
autre
endroit.
Mais
depuis
que
Iesus
Christ
a
este
manifeste
en
chair,
lors,
d'autant
plus
que
la
doctrine
a
este
esclarcie,
les
figures
1)
qu'elle
est,
1541.
1542.
Les
editions
posterieures
ornettent
ie
mot:
qu'elle.
2)
veu,
1549
ss.
3)
Messatiers,
1549
ss.
4)
de
faire,
omis
1542
ss.
5)
cela,
1541.
1542.
ce
poinct
seul,
1549
ss.
6)
et
au
contraire
(autem,
Gall.),
ces
mots
indispensables
pour
le
sens
manquent
1541
et
1542.
7)
C'est,
1549
ss.
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