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de
maintenir
ceste
abomination,
Font
voulu
couvrir
autrement.
C'est
que
Iesus
Christ,
en
instituant
le
Sacrement,
ne
parloit
qu'a
ses
Apostres,
qu'il
avoit
erigez
en
ordre
sacerdotal.
Mais
que
respondront-
ilz
a
ce
que
dit
sainct
Paul,
qu'il
a
baille
a
[pag.
57]
tout
le
peuple
Chrestien
ce
qu'il
avoit
receu
du
Seigneur;
c'est
que
chascun
mange
de
ce
pain
et
boyve
de
ce
calice?
Et
de
faict,
qui
leur
a
revele
que
nostre
Seigneur
donnoit
a
ses
Apostres
la
Cene
comme
a
des
Prestres?
Car
les
parolles
chantent
au
contraire,
quand
il
leur
commande
de
faire
apres
a
son
exemple.
Il
leur
baille
doncq
la
reigle
laquelle
il
veult
estre
tenue
a
tousiours
en
son
Esglise.
Comme
aussi
il
a
este
tenu1)
anciennement,
iusque
a
ce
que
Antechrist,2)
ayant
gaigne
la
tyrannie,
a
dresse
ouvertement
les
cornes
contre
Dieu
et
sa
merite,
pour
la
destruire
totallement.
Nous
voyons
doncq
que
c'est
une
perversite
intolerable,
de
diviser
ainsi
et
descirer
le
Sacrement,
separant
les
parties
que
Dieu
a
conioinctes.
Pour
faire
fin,
nous
comprendrons
soubz
un
article
ce
qui
se
pourroit
autrement
distinguer.
C'est,
que
le
Diable
a
introduict
la
maniere
de
celebrer
la
Cene
sans
aucune
doctrine,
et
au
lieu
[pag.
58]
de
la
doctrine
a
substitue
force
ceremonies,
en
partie
ineptes
et
de
nulle
utilite,
en
partie
aussi
dangereuses,
et
dont
il
s'est
ensuivy
beaucoup
de
mal.
Tellement
que
la
Messe,
laquelle
on
tient
pour
Cene
en
l'Esglise
papalle,
pour
la
bien
definir,
n'est
qu'une
pure
singerie
et
bastelerie.
Ie
l'appelle
singerie,
pource
qu'on
veult
la
contrefaire
la
Cene
du
Seigneur
sans
raison,
comme
un
singe,
inconsiderement
et
sans
discretion,
ensuit
ce
qu'il
voit
faire.
Que
ainsi
soit,
le
principal
que
le
Seigneur
nous
a
recommande,
est
de
celebrer
ce
mystere
avec
vraye
intelligence.
Il
s'ensuit
doncq
que
la
substance
gist
en
la
doctrine.
Icelle
ostee,
ce
n'est
plus
qu'une
ceremonie
froide
et
sans
efficace.
Cela
non
seullement
est
monstre
par
l'Escriture,
mais
aussi
testifie
par
les
canons
du
Pape,
en
une
sentence
alleguee
de
sainct
Augustin,
ou
il
demande
que
c'est
que
l'eaue
du
baptesme
sans
la
parolle,
sinon
un
element
corruptible;
et
la
parolle,
non
pas
d'autant
[pag.
59]
qu'elle
est
prononcee,
mais
entendue.3)
II
signifie
en
cela
que
les
Sacremens
prennent
leur
vertu
de
la
parolle,
quand
elle
est
preschee
intelligi)
elle
a
este
tenue,
1542
ss.
2)
l'Antechrist,
1549
ss.
3)
et
la
parolle,
non
pas
d'autant
qu'elle
est
prononcee,
mais
entendue,
1541.
Nous
avons
change
la
ponctuation
pour
trouver
le
vrai
sens
qui
est
plus
clairement
exprime
par
les
editions
suivantes:
la
parole,
dit-il
incontinent
apres,
non
pas
d'autant
qu'elle
est
prononcee,
mais
entendue.
Le
traducteur
a
mis:
quid
sit
baptismus
sine
verbo
.
.
.
.
verbo,
ut
statim
subiicit,
non
ex
eo
quod
pronunciatur,
sed
quod
intelligitur.
(August,
in
Ioann,
tract.
80.)
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