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establir
une
telle
presence,
par
laquelle
le
corps
de
Christ
feustl)
enclos
dedans
le
signe,
ou
y
soit
conioinct
localement,
c'est
non
seulement
une
resverie,
mais
un
erreur
damnable,
contrevenant
a
la
gloire
de
Christ,
et
destruisant
ce
que
nous
devons
tenir
de
sa
nature
humaine.
Car
l'Escriture
nous
enseigne
par
tout,
que
comme
le
Seigneur
Iesus
a
prins
nostre
humanite
en
terre,
aussi
il
l'a
exaltee
au
ciel,
la
retirant
de
condition
mortelle:
mais
non
pas
en
changeant
sa
nature.
Ainsi
nous
avons
deux
choses
a
considerer,
quand
nous
parlons
de
ceste
humanite:
c'est
que
nous
ne
luy
ostions
pas
la
verite
de
sa
nature,
et
que
nous
ne
deroguons2)
rien
[pag.
52]
a
sa
condition
glorieuse.
Pour
bien
observer
cela,
nous
avons
a
eslever
tousiours
noz
pensees
en
hault,
pour
cercher
nostre
redempteur.
Car
si
nous
le
voulons
abaisser
soubz
les
elemens
corruptibles
de
ce
monde,
oultre
ce
que
nous
destruisons
ce
que
l'Escriture
nous
monstre
de
sa
nature
humaine,
nous
aneantissons
la
gloire
de
son
ascension.
Pource
que
plusieurs
autres
ont
traicte
ceste
matiere
amplement,
ie
me
deporte
de
passer
oultre.
Seulement
i'ay
voulu
noter
en
passant,
que
d'enclorre
Iesus
Christ
par
phantasie
soubz
le
pain
et
le
vin,
ou
le
conioindre
tellement
avec,
que
nostre
entendement
s'amuse
la
sans
regarder
au
ciel,
c'est
une
resverie
diabolicque.
Et
aussi
nous
en
toucherons
encores
en
un
autre
lieu.
Or,
ceste
perverse
opinion,
apres
avoir
este
une
fois
receue,
a
engendre
beaucoup
d'autres
superstitions.
Et
premierement
ceste
adoration
charnelle,
laquelle
n'est
que
pure
ydolatrie.
Car
de
se
prosterner
devant
le
pain
de
la
Cene,
[pag.
53]
et
la
adorer
Iesus
Christ
comme
s'il
y
estoit
contenu,
c'est
en
faire
un
ydole,
au
lieu
d'un
Sacrement.
Nous
n'avons
pas
commandement
d'adorer,
mais
de
prendre
et
de
manger.
Il
ne
faloit
pas
doncq
attenter
cela
si
temerairement.
D'avantage,
cela
a
este
tousiours
observe
en
TEsglise
ancienne,
que
devant
que
celebrer
la
Cene,
on
exhortoit
solennellement
le
peuple
de
lever
leurs
cueurs
en
hault,
pour
denoter
qu'on
ne
se
devoit
arrester
au
signe
visible,
pour
bien
adorer
Iesus
Christ.
Mais
on
n'a
que
faire
de
combatre
longuement
sur
ce
poinct,
quand
la
presence
et
conionction
de
la
verite
avec
le
signe,
dont
nous
avons
parle
et
parlerons
cy
apres,
sera
bien
entendue.
D'une
mesme
source
sont
procedees
les
autres
facons
superstitieuses,
comme
de
porter
en
pompe
le
Sacrement
par
les
rues
une
fois
l'an,
et
luy
faire
l'autre
iour
un
tabernacle,
et
tout
au
long
de
l'annee
le
garder
en
une
armoire
pour
amuser
la
le
peuple,
comme
si
c'estoit
Dieu.
Pource
que
tout
cela,
[pag.
54]
non
seulement
a
este
1)
soit,
1549
ss.
2)
deroguions,
1549
ss.
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