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DE
LA
CENE.
est
appelle
pain.
Seulement
ie
dys
que
la
nature
du
Sacrement
requiert
cela,
que
le
pain
materiel
demeure
pour
signe
visible
du
corps.
Car
c'est
une
reigle
generalle
pour
tous
Sacremens,
que
les
signes
que
nous
y
voyons
doivent
avoir
quelque
similitude
avec
la
chose
spirituelle
[pag.
49]
qui
y
est
figurae.
Comme
doncq
au
baptesme
nous
avons
certitude
du
lavement
interieur
de
noz
ames,
quand
l'eaue
nous
en
est
donnee
pour
tesmoignage,
laquelle
nettoye
noz
ordures
corporelles:
aussi
fault-il
qu'en
la
Cene
il
y
ayt
du
pain
materiel,
pour
nous
testifier
que
le
corps
de
Christ
est
nostre
viande.
Car
autrement,
quelle
signification
seroit-ce,
que
la
blancheur
nous
figurast
cela?
Nous
voyons
doncq
clairement
comme
toute
la
representation,
laquelle
nous
a
voulu
donner
le
Seigneur
pour
condescendre
a
nostre
infirmite,
periroit,
sinon
que
vrayement
le
pain
demeurast.
Car
les
parolles
dont
nous
use
le
Seigneur
emportent
autant
comme
qui
diroit:
Tout
ainsi
que
l'homme
est
substente
et
entretenu
selon
le
corps
en
mangeant
du
pain,
ainsi
ma
chair
est
la
nourriture
spirituelle
dont
les
ames
sont
vivifiees.
D'avantage,
que
deviendroit
l'autre
similitude
que
baille
sainct
Paul?
c'est,
comme
plusieurs
grains
de
bled
sont
meslez
ensemble
[pag.
50]
pour
faire
un
pain,
ainsi
fault-il
que
nous
soyons
unis
l)
ensemble,
puis
que
nous
participons
tous
d'un
pain.
S'il
n'y
avoit
que
la
blancheur
sans
substance,
ne
seroit-ce
pas
mocquerie
de
parler
ainsi?
Pourtant
nous
concluons
sans
doubte,
que
ceste
transsubstantiation
est
invention
forgee
du
Diable,
pour
depraver
la
verite
de
la
Cene.
De
ceste
phantasie
sont
sorties
apres
plusieurs
autres
folies.
Et
pleust
a
Dieu
quil
n'y
eust
que
folies,
et
non
pas
grosses
abominations.
Car
on
a
imagine
ie
ne
scay
quelle
presence
locale,
et
a
on
pense
que
Iesus
Christ,
en
sa
divinite
et
humanite,
estoit
attache
a
ceste
blancheur,
sans
avoir
esgard
a
toutes
les
absurditez
qui
s'en
ensuyvent.
Combien
que
les
anciens
docteurs
Sorbonicques
disputent
plus
subtilement,
comme2)
le
corps
et
le
sang
sont
conioinctz
avec
les
signes:
toutesfois
on
ne
peut
nyer
que
ceste
opinion
n'ayt
este
receue
des
grans
et
petis
en
l'Esglise
papalle,
et
qu'elle
ne
soit
auiourdhuy
cruellement
maintenue
[pag.
51]
par
feu
et
par
glaive:
que
Iesus
Christ
est
contenu
soubz
ces
signes,
et
que
la
il
le
fault
cercher.
Or,
pour
soubstenir
cela,
il
fault
confesser,
ou
que
le
corps
de
Christ
est
sans
mesure,
ou
qu'il
peut
estre
en
divers
lieux.
Et
en
disant
cela,
on
vient
en
la
fin
a
ce
poinct
qu'il
ne
differe
en
rien
d'un
Phantasme.3)
De
vouloir
doncq
1)
uns,
1566
ss.
(coniunctos,
Galias.).
2)
comment,
1549
ss.
3)
d'un
Phantasme,
1541.
1542;
d'un
phantosme,
1549;
a
un
phantosme,
1566
ss.
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