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Dieu
seul
qui
distribue
selon
son
bon
plaisir
les
peuples
en
leurs
ordres,
et
discerne
les
uns
d'avec
les
autres,
selon
que
bon
luy
semble:
attendu
qu'il
y
a
une
pareille
condition
en
tous
selon
leur
nature.
L'enroulement
duquel
il
est
yci
parle
s'entend
de
la
vocation
par
laquelle
Dieu
declare
lesquels
sont
ceulx
qu'il
a
esleus.
Car
combien
qu'il
ait
escript
ses
enfans
au
livre
de
vie
devant
la
creation
du
monde,
toutesfois
il
les
couche
solennellement
en
son
registre
quand
il
leur
donne
la
marque
de
son
adoption,
les
appelant
a
sa
verite,
et
les
renouvelant
par
son
Esprit.
7.
Et
tant
les
chantres
que
les
ioueurs
de
fleutes.
Toutes
mes
fontaines
sont
en
toy.
La
briefvete
de
ceste
sentence
est
en
partie
cause
de
la
rendre
obscure,
et
en
partie
aussi
un
mot
duquel
la
signification
est
doubteuse.
Tous
les
expositeurs
accordent
bien
en
cela,
que
le
mot
de
Fontaine
se
prend
yci
par
similitude:
mais
les
uns
le
rapportent
aux
[f.
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affections
du
cueur,
les
autres
aux
pensees.
Il
y
en
a
qui
le
translatent
Veines,
ou
melodies,
desquels
i'approuveroye
bien
l'opinion,
si
l'usage
de
la
langue
Hebraique
le
povoit
souffrir:
mais
pource
que
cela
seroit
un
peu
contrainct,
ie
me
tien
a
ce
qui
est
le
plus
propre
et
naturel,
c'est
que
le
Prophete
par
ce
mot
signifie
les
yeulx
ou
le
regard,
comme
s'il
disoit:
I'auray
tousiours
ma
veue
fichee
et
arrestee
en
toy.
Car
mesme
la
racine
de
ce
mot
signifie
Oeil
en
Hebrieu.
Il
reste
de
veoir
qu'il
veult
dire
en
l'autre
partie:
Tant
les
chantres
que
les
ioueurs
de
fleutes.
C'est
bien
une
sentence
rompue,
mais
cela
n'empesche
pas
qu'on
n'en
puisse
aiseement
recueillir
le
sens,
a
scavoir,
qu'il
y
aura
si
ample
argument
de
ioye
dans
l'Eglise
apres
qu'elle
sera
restauree,
que
les
louanges
de
Dieu
y
resonneront
sans
cesse,
tant
de
voix
que
d'instrumens
de
musique.
Il
conferme
donc
ce
qu'il
avoit
dict
de
ceste
reparation
tant
magnifique
de
Sion
et
de
Ierusalem,
en
demonstrant
que
pour
la
grande
felicite
qui
y
sera,
on
aura
occasion
de
s'esiouir,
chanter
et
louer
Dieu
a
iamais.
Cependant
il
monstre
aussi
a
quelle
fin
et
intention
Dieu
enrichit
si
liberalement
son
Eglise
de
ses
dons
et
graces,
a
scavoir,
a
ce
que
les
fideles
monstrent
par
hymnes,
louanges
et
cantiques,
qu'ils
ne
sont
point
ingras
envers
luy.
D'autrepart,
nous
avons
a
noter
le
zele,
l'amour,
solicitude
et
affection
du
Prophete
envers
l'Eglise.
Car
il
en
rend
tesmoignage
pour
nous
exhorter
tous
a
suyvre
son
exemple,
selon
qu'il
est
dict
en
l'autre
passage:
Que
ma
dextre
soit
mise
en
oubli,
si
Ierusalem
n'est
le
chef
de
ma
ioye
(Pseaulme
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