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par
tous
leurs
Docteurs
et
Prelatz,
que
en
oyant
ou
faisant
dire
la
Messe,
on
meritoit,
par
ceste
devotion,
grace
et
iustice
envers
Dieu.
Nous
disons
que
pour
sentir
aucun
proffit
de
la
Cene,
il
ne
fault
rien
apporter
du
nostre,
pour
meriter
ce
que
nous
cerchons:
mais
que
seulement
nous
avons
a
recevoir
en
Foy
la
grace
qui
nous
y
est
presentee,
laquelle
ne
reside
pas
au
Sacrement,
mais
nous
renvoye
a
la
croix
de
Iesus
Christ
comme
elle
en
procede.
Voyla
doncq
comment
il
n'y
a
rien
plus
contraire
a
la
vraye
intelligence
de
la
Cene,
que
d'en
faire
un
sacrifice,
lequel
nous
destourne
de
reeongnoistre
la
mort
de
Christ
comme
sacrifice*)
unicque,
duquel
la
vertu
dure
a
iamais.
Cela
bien
entendu,
il
apparoistra
que
toutes
Messes
ausquelles
il
n'y
a
point
de
communion
telle
que
le
Seigueur
l'a
instituee,
ne
sont
que
abomination.
Car
le
Seigneur
n'a
pas
ordonne
qu'un
seul
Prestre,
apres
avoir
faict
son
sacrifice,
[pag.
47]
feist
son
cas
a
part,
mais
a
voulu
que
le
Sacrement
feust
distribue
en
l'assemblee,
a
l'exemple
de
la
premiere
Cene
qu'il
feist
avec
ses
Apostres.
Mais
apres
qu'on
a
forge
ceste
mauldicte
opinion,
d'icelle,
comme
d'un
gouffre,
est
sortie
ceste
malheureuse
coustume,
que
le
peuple,
se
contentant
d'assister
la
pour
participer
au
merite
de
ce
qui
s'y
faict,
s'abstient
de
la
communion,2)
a
cause
que
le
Prestre
se
vante
d'offrir
son
hostie
pour
tous,
et
specialement
pour
les
assistans.
Ie
laisse
a
parler
des
abus,
qui
sont
si
lourdz
qu'ilz
ne
sont
pas
dignes
qu'on
en
face
mention:
comme
d'attribuer
a
chascun
sainct
sa
messe,
et
transferer
ce
qui
est
dict
de
la
Cene
du
Seigneur
a
sainct
Guillaume
et
sainct
G-aultier;
item
d'en
faire
foyre
ordinaire
pour
vendre
et
achepter;
et
aultres
telles
villanies
que
nous
a
engendre
le
mot
de
sacrifice.
Le
second
erreur
que
le
Diable
a
seme
pour
corrumpre
ce
sainct
mystere,
a
este
en
forgeant
et
inventant,
que
apres
les
parolles
prononcees
avec
intention
[pag.
48]
de
consacrer,
le
pain
est
transsubstantie
au
corps
de
Christ
et
le
vin
en
son
sang.
Ce
mensonge,
premierement,
n'a
nul
fondement
de
l'Escriture,
et
n'a
aucun
tesmoignage
de
l'Esglise
ancienne
:
et,
qui
plus
est,
ne
peut
nullement
convenir
ne
subsister
avec
la
parolle
de
Dieu.
N'est-ee
pas
une
glosse
trop
contrainete,
quand
Iesus
Christ,
monstrant
le
pain,
l'appelle
son
corps,
de
dire
que
la
substance
du
pain
est
aneantie,
et
en
son
lieu
survient
le
corps
de
Christi
Mais
il
n'est
ia
mestier
de
remettre
la
chose
en
doubte,
veu
que
la
verite
est
assez
evidente
pour
refuter
ceste
absurdite.
Ie
laisse
infiniz
tesmoignages,
tant
de
l'Escriture
que
des
anciens
Peres,
ou
le
Sacrement
1)
comme
sacrifice,
1541;
pour
sacrifice,
1542
ss.
2)
Ces
mots:
s'abstient
de
la
communion,
manquent
dans
la
premiere
edition.
29
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