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45
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXII.
46
pourra
bien
estre
cachee,
nous
pourrons
emprunter
quelque
couverture:
mais
cependant
si
ne
sommesnous
point
approuvez
de
Dieu.
Et
que
nous
aura
donc
profite
tout
le
reste?
Et
mesmes
quand
nous
serons
tant
impudens,
comme
auiourd'huy
on
en
voit
beaucoup,
qu'encores
que
les
petis
enfans
cognoissent
leur
villenie,
que
ce
leur
sera
assez
quand
ils
ne
seront
point
conveincus
par
deux
ou
par
trois
tesmoins:
qu'est-ce
que
cela?
Si
donc
nous
avons
soin
de
nostre
bonne
renommee,
qu'en
premier
lieu
nous
cheminions
devant
Dieu
avec
telle
integrite,
que
quand
on
nous
chargera,
que
nous
puissions
appeller
Dieu
pour
nostre
garant,
que
nous
puissions
recourir
a
luy,
pour
dire,
Seigneur,
tu
cognois
que
ie
ne
me
sens
point
coulpable:
qu'il
te
plaise
donc
selon
ta
promesse
avoir
ta
main
estendue
pour
conserver
mon
integrite
:
comme
l'Escriture
dit,
que
Dieu
fera
reluire
la
iustice
des
siens
ainsi
que
l'aube
du
iour.
Que
nous
attendions
quand
nous
serons
ainsi
faussement
denigrez,
que
Dieu
y
provoira:
et
qu'en
la
fin,
apres
que
nous
aurons
este
humiliez
pour
un
temps,
il
monstrera
l'iniure
qu'on
nous
aura
faite.
Mais
recourons
tousiours
a
luy:
ce
qui
ne
se
peut
faire
que
nous
ne
soyons
bien
asseurez
de
nostre
innocence.
Et
au
reste,
advisons
aussi
de
tellement
converser
avec
les
hommes,
que
quand
nous
serons
blasmez,
ils
soyent
contraints
de
dire:
C'est
a
tort:
ou
pour
le
moins
qu'ils
s'esbahissent:
Comment?
et
cest
homme-la
qu'on
a
charge,
s'est
porte
si
vertueusement
qu'il
ne
meritoit
pas
qu'on
le
blasmast.
Ainsi,
que
nostre
vie
responde,
encores
qu'on
nous
blasme
tant
et
plus.
Voila
comme
nous
avons
a
y
proceder.
Et
d'autant
qu'il
est
ici
notamment
parle
des
femmes,
que
celles
qui
voudront
avoir
reputation
de
chastete
advisent
de
cheminer
en
telle
sorte,
qu'il
n'y
ait
nul
souspecon
sur
elles,
qu'il
n'y
ait
point
d'occasion
d'en
parler
en
mal.
Mais
quoy?
Nous
voyons
auiourd'huy
beaucoup
d'affettees
qui
se
prouvent
paillardes,
encores
que
personne
n'en
sonne
mot:
et
cependant
elles
voudront
estre
reputees
femmes
de
bien.
Et
a
quelles
enseignes?
Voila
donc
ce
que
nons
avons
a
retenir
de
ce
que
Dieu
a
ordonne:
Que
si
un
pere
ou
une
mere
se
plaignent,
et
que
la
fille
se
trouve
pure
du
crime,
qu'elle
soit
maintenue
en
son
honneur.
Et
au
reste,
que
si
on
la
trouve
coulpable,
d'autant
qu'elle
s'est
ainsi
plainte,
d'autant
qu'il
y
a
eu
accusation
formee
en
iustice,
et
qu'elle
a
voulu
usurper
un
titre
honorable,
duquel
elle
s'estoit
privee
elle-mesme
par
sa
faute:
que
la
punition
soit
beaucoup
plus
griefve,
qu'on
lapide
une
telle
fille,
encores
qu'elle
n'eust
point
este
auparavant
paillarde.
Et
en
cela
voyons-nous
comme
il
ne
faut
point
craindre
de
punir
les
crimes
pour
crainte
de
fausse
accusation.
Car
auiourd'huy
qui
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