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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
II.
46
malice
et
ingratitude
se
trouve
par
tout.
Mais
encores
quan
d
nous
n'aurons
point
de
cause
patente,
qu'apres
avoir
beaucoup
cerche
pourquoy
Dieu
endurcit
les
hommes,
nous
n'y
trouvions
rien,
ne
laissons
pas
pourtant
de
le
glorifier,
encores
que
nous
n'y
voyons
nulle
raison.
Comme
on
pourroit
dire:
Pourquoy
est-ce
que
Sehon
a
este
endurci
plustost
que
les
Moabites,
et
les
Idumeens,
et
les
Ammonites?
Voila
quatre
peuples
qui
sont
pareils,
ie
di
quant
a
malice.
Si
nous
pensons
que
les
Ammonites,
et
Idumeens
ayent
este
meilleurs
que
les
Amorrheens,
c'est
folie
et
abus.
Tous
donc
estoyent
comme
incredules,
qui
eussent
voulu
le
peuple
de
Dieu
estre
du
tout
abysme.
Or
Dieu
fleschit
les
coeurs
des
Ammonites,
et
de
leurs
semblables,
afin
qu'ils
n'entrent
point
en
guerre:
il
les
adoucit
et
les
affoiblit,
comme
si
une
beste
sauvage
estoit
domptee:
et
cependant
ii
endurcit
le
coeur
de
Sehon,
qu'il
se
pieque,
et
s'enflamme,
afin
qu'il
vienne
livrer
la
bataille.
Dont
vient
une
telle
diversite?
Nous
ne
pourrions
pas
alleguer
la
raison,
nostre
esprit
est
trop
rude,
et
trop
debile.
Et
puis,
Dieu
nous
a
oste
son
conseil
en
cest
endroit.
Que
faut-il
donc?
combien
que
nous
soyons
ici
confus,
apprenons
de
faire
cest
honneur
a
Dieu,
qu'il
est
iuste
et
equitable
en
tout
ce
qu'il
fait:
encores
que
la
chose
nous
soit
estrange
selon
nostre
fantasie,
et
qu'il
nous
semble
que
nous
y
pourrions
contredire,
toutesfois
gardons
de
nons
rebecquer,
et
humilions-
nous
sous
la
maieste
de
nostre
Dieu.
Yoila
en
quoy
il
veut
esprouver
l'humilite
des
homnaes:
c'est
qu'en
toutes
ses
oeuvres
nous
le
glorifions,
voire
combien
qu'elles
ne
conviennent,
et
ne
s'accordent
pas
a
nostre
iugement
naturel:
c'est
la
vraye
obeissance
de
foy
que
celle-la.
Et
si
ceux
qui
gazouillent
auiourd'huy
tant
contre
la
providence
de
Dieu,
avoyent
apprins
ce
seul
principe,
c'est
d'honorer
Dieu,
confessans
qu'il
est
iuste,
et
ne
point
mesurer
sa
iustice
selon
leur
cerveau:
il
n'y
auroit
plus
nulle
difficulte.
Mais
quoy?
ce
sont
des
orgueilleux
belistres
qui
se
dressent
contre
Dieu,
et
s'enflent
comme
des
crapaux.
Que
quand
ils
auront
conceu
une
chose,
encores
que
Dieu
en
ait
prononce
tout
a
l'opposite:
ce
leur
est
tout
un,
ils
ne
se
veulent
point
deporter
de
leur
rage.
Mais
cependant
de
nostre
part,
pour
estre
vrais
disciples
de
Dieu,
que
nous
bridions
nos
esprits,
et
les
tenions
captifs
et
serrez
sous
la
doctrine
de
l'Escriture
saincte
:
c'est
assavoir,
que
Dieu
tient
les
coeurs
des
hommes
en
sa
main,
et
quand
il
luy
plaist
il
les
tourne
a
humanite,
comme
nous
voyons
qu'il
en
a
use
en
Egypte.
Voila
les
Egyptiens
qui
ont
este
pleins
de
felonnie
et
de
cruaute,
qu'il
n'estoit
question
que
de
faire
perir
du
tout
ce
povre
peuple
d'Israel.
Or
en
une
minute
de
temps,
qu'il
ne
faut
que
tourner
la
main,
Dieu
besongne
tellement,
que
les
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