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EXPOSITION
SUR
LE
PSEAULME
LXXXVII
450
seconde
nativite,
ceste
similitude
est
bien
convenable.
Et
de
faict,
Iesus
Christ
s'allie
et
se
marie
avec
les
fideles
a
ceste
condition,
qu'ils
oublieront
leur
peuple
et
la
maison
de
leur
pere
(Pseaulme
45,
11).
Et
voyla
pourquoy
sainct
Paul
dit
(Galat.
4,
5
et
16)
que
nous
commencons
d'estre
enfans
de
Dieu
et
de
l'Eglise,
quand
nous
sommes
renez
de
semence
incorruptible,
et
formez
en
nouvelles
creatures.
Et
de
faict,
nous
ne
sommes
pas
autrement
regenerez
en
la
vie
celeste,
que
par
le
ministere
et
moyen
de
l'Eglise.
Cependant,
qu'il
nous
souvienne
de
la
diversite
que
met
la,
sainct
Paul
entre
la
ville
de
Ierusalem
terrestre,
laquelle,
selon
qu'elle
est
serve,
ne
peut
engendrer
qu'en
servitude,
et
la
celeste,
laquelle
conceoit
et
enfante
ses
enfans
en
liberte
par
l'Evangile.
En
la
fin
du
verset,
il
y
a
une
promesse
de
la
longue
duree
de
l'Eglise;
car
on
voit
souvent
que
d'autant
que
les
villes
s'eslevent
soubdain
en
richesses
et
en
grandeur,
elles
ne
demeurent
pas
long
temps
en
leur
prosperite.
A
fin
doncques
qu'on
ne
pensast
point
la
felicite
de
l'Eglise
estre
ainsi
caduque,
le
Prophete
declare
qu'elle
aura
sa
fermete
en
Dieu,
et
par
ainsi
qu'elle
sera
permanente.
Comme
s'il
disoit:
Ce
n'est
point
merveille
si
les
autres
villes
sont
tousiours
en
bransle
et
subiectes
[f.
81]
a
beaucoup
de
revolutions,
veu
qu'elles
se
tournent
et
virent
avec
le
monde,
et
n'ont
pas
des
gardiens
eternels.
Mais
la
condition
de
ceste
nouvelle
Ierusalem
sera
diverse;
car
sa
perpetuite,
estant
fondee
en
Dieu,
tiendra
bon,
encores
que
le
ciel
et
la
terre
deussent
abysmer.
6.
Le
Seigneur
enregistrera
escrivant
les
peuples:
Cestuy-
ci
est
la
nay.
Le
Prophete
entend
que
le
nom
de
Sion
sera
si
noble
et
honorable,
que
chascun
desirera
d'y
estre
receu
pour
bourgeois.
Car
il
parle
du
principal
bien
et
du
plus
desirable
qui
puisse
advenir.
Le
sens
donc
est
tel:
Quand
Dieu
fera
les
monstres
des
peuples
ou
les
enroulera,
le
plus
grand
bien
et
honneur
qu'il
puisse
faire
a
ses
bien-aimez
sera
de
les
tenir
pour
bourgeois
de
Sion
plustost
que
de
nulle
autre
ville.
Car
ce
sera
une
noblesse
plus
magnifique
d'avoir
quelque
anglet
entre
le
commun
peuple
de
l'Eglise,
que
d'estre
fort
prise
ou
dominer
en
un
autre
lieu.
Cependant
le
Prophete
nous
advertit
dont
c'est
qu'un
tel
bien
procede,
que
ceulx
qui
estoyent
estrangiers
soyent
soubdain
introduicts
en
l'Eglise,
a
scavoir,
de
la
grace
de
Dieu.
Et
de
faict,
ceulx
qui
sont
esclaves
de
Satan
et
de
peche
n'acquerront
iamais
par
leur
propre
industrie
un
tel
tiltre
et
droict
d'estre
bourgeois
du
ciel.
C'est
donc
Calvini
opera.
Vol
VIII.
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