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DE
LA
GENE.
TEsglise
ancienne.
C'est
qu'on
figuroit,
par
gestes
et
maniere
de
faire,
une
espece
de
sacrifice,
quasi
d'une
mesme
ceremonie
qu'il
y
avoit
eu
en
l'ancien
Testament,
excepte
que
au
lieu
d'une
beste
brute,
on
usoit
du
pain
1)
pour
hostie.
Pource
que
cela
approche
trop
du
Iudaisme,
et
ne
respond
pas
a
l'institution
du
Seigneur,
ie
ne
l'approuve
pas.
Oar
en
l'ancien
Testament,
du
temps
des
figures,
le
Seigneur
avoit
ordonne
telles
ceremonies,
en
attendant
que
ce
sacrifice
feust
faict
en
sa
chair2)
lequel
[pag.
44]
en
estoit
l'accomplissement.
Depuis
qu'il
a
este
parfaict,
il
ne
reste
plus
sinon
que
nous
en
recevions
la
communication:
et
ainsi3)
c'est
chose
superflue
de
le
plus
figurer.
Et
ainsi
porte
l'ordre
que
Iesus
Christ
nous
a
laissee,
non
pas
que
nous
offrions
ou
immolions,
mais
que
nous
prenions
et
mangeons4)
ce
qui
a
este
oifert
et
immole.
Toutesfoys,
combien
qu'il
y
ayt
eu
quelque
infirmite
en
une
telle
observation,
si
n'y
avoit-il
pas
une
impiete
telle
qu'elle
est
depuis
survenue.
Car
on
a
du
tout
transfere
a
la
Messe
ce
qui
estoit
propre
a
la
mort
de
Christ,
c'est
de
satisfaire
a
Dieu
pour
noz
debtes,
et
par
ce
moyen
nous
reconcilier
a
luy.
D'avantage,
l'office
de
Iesus
Christ
a
este
attribuee
a
ceux
qu'on
nommoit
prestres,
c'est
de
sacrifier
a
Dieu,
et,
en
sacrifiant,
interceder
pour
nous
acquerir
grace
et
pardon
de
noz
faultes.
Ie
ne
veux
pas
dissimuler
les
solutions
qu'alleguent
en
cest
endroit
les
ennemis
de
verite.
C'est
que
la
Messe
n'est
pas
un
sacrifice
nouveau,
mais
seullement
[pag.
45]
une
application
du
sacrifice
unicque
dont
nous
avons
parle.
Combien
qu'ilz
colorent
un
petit
leur
abomination
en
parlant
ainsi,
toutesfois
ce
n'est
que
une
pure
cavillation.
Car
il
n'est
pas
dict
seullement
que
le
Sacrifice
de
Christ
est
unicque,
mais
qu'il
ne
doibt
iamais
estre
reitere,
entant
que
l'efficace
en
demeure
a
tousiours.
Il
n'est
pas
dict
que
Christ
s'est
une
foys
offert
au
Pere,
a
fin
que
d'aultres
apres
feissent
la
mesme
oblation
pour
nous
applicquer
la
vertu
de
son
intercession.
Mais
qu'il
est
entre
au
Sanctuaire
celeste,
et
que
la
il
apparoit
pour
nous
rendre
le
Pere
propice
par
son
intercession.
Quant
est
de
nous
applicquer
le
merite
de
sa
mort,
a
fin
que
nous
en
sentions
le
fruict,
cela
se
faict
non
pas
en
la
maniere
qu'on
a
estime
en
TEsglise
papalle,
mais
quand
nous
recevons
le
message
de
l'Evangile,
ainsi
qu'il
nous
est
testifie
par
la
predication
des
ministres,
lesquelz
Dieu
a
constituez
comme
ses
Ambassadeurs,
et
seelle
par
les
Sacremens.
L'opinion
[pag.
46]
de
tout
le
peuple
a
este
approuvee
1)
de
pain,
1549
ss.
2)
en
sa
chair
1541;
en
la
chair
de
son
Filz
bien
ayme,
1542
ss.;
in
carne
filii
sui,
Gailas.
3)
et
ainsi,
1541;
par
quoy,
1542
ss.
4)
mangeons,
1541.
1542;
mangions
1549
ss.
Calvini
opera.
Vol.
F.
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