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QUATRE
SERMONS.
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tenues
au
livre
d'Esaie,
depuis
le
quarantieme
chapitre
iusqu'a
la
fin.
Puis
aussi
de
prester
l'oreille
et
adiouster
foy
aux
Prophetes,
qui
estoyent
envoyez
de
ce
temps
la
pour
les
consoler
et
annoncer
le
royaume
de
Iesus
Christ
qui
estoit
prochain;
dont
il
s'ensuit
que
nous
ne
povons
bien
ni
droictement
iuger
de
la
felicite
de
l'Eglise,
sinon
en
l'estimant
par
la
parolle
de
Dieu.
a.
Ie
feray
memoire
de
Rahab
et
Babylone
entre
ceulx
qui
me
cognoissent.
Voyci
Palestine
et
Tyr
avec
Ethiopie.
Cestuy-ci
est
la
nay.
Le
nom
de
Rahab
est
mis
aussi
bien
en
d'autres
passages
de
l'Escripture
pour
Egypte,
et
yci
il
vient
tres-bien
a
propos,
car
l'intention
du
Prophete
est
de
monstrer
l'estat
excellent
et
magnifique
de
l'Eglise,
lequel
estoit
pour
lors
cache.
Il
dit
donc
que
ceulx
qui
auparavant
luy
avoyent
este
ennemis
mortels,
ou
estoyent
du
tout
estranges
d'icelle,
seront
non
seulement
de
ses
amis
privez,
mais
comme
entez
en
un
corps,
a
fin
d'estre
tenus
pour
citoyens
de
Ierusalem.
Ie
mettray,
dit-il,
en
compte,
ou
i'enrouleray
Egypte
et
Babylone
entre
mes
familiers
ou
domestiques.
Puis
il
adiouste
que
les
Philistins,
ceulx
de
Tyr
et
d'Ethiopie,
qui
avoyent
eu
iusques
la
grand
discord
avec
le
peuple
de
Dieu,
luv
seront
aussi
bons
amis
comme
s'ils
estoyent
natifs
de
Iudee.
Or
en
parlant
ainsi,
il
specifie
une
singuliere
dignite
de
l'Eglise
de
Dieu,
c'est
que
ceulx
qui
la
mesprisoyent
ou
l'eussent
voulu
abysmer,
se
rengeront
a
icelle,
et
mesme
reputeront
a
grand
honneur
d'estre
advouez
entre
son
peuple.
Car
le
Prophete
signifie
que
tous
renonceront
de
leur
bon
gre
a
leurs
pais
naturels,
ausquels
au
paravant
ils
mettoyent
toute
leur
gloire.
C'est
doncques
autant
comme
s'il
disoit
que,
de
[f.
79]
quelque
quartier
que
les
hommes
soyent
nais,
soit
de
Palestine,
ou
de
Tyr,
ou
d'Ethiopie,
ils
seront
bien
aises
d'estre
nombrez
avec
le
Peuple
de
Dieu,
et
recogneus
pour
citoyens
de
Ierusalem.
Les
Rabbins
des
Iuifs
font
une
glose
cornue
sur
ce
passage;
c'est
que
des
autres
nations
du
monde
viendra
bien
peu
d'excellens
en
esprit
ou
vertu,
mais
qu'en
leur
race
il
y
en
aura
grande
quantite:
comme
s'il
estoit
dict,
qu'en
chascun
pais
a
grand'
peine
trouvera-on
un
homme
louable,
tellement
qu'on
pourra
bien
marquer
au
doigt
ceulx
qui
seront
tels:
mais
qu'en
Sion
il
y
en
aura
grande
abondance.
Les
Docteurs
Chrestiens,
d'un
commun
accord,
rapportent
ceci
a
nostre
Seigneur
Iesus,
et
pensent
que
la
raison
est
yci
rendue
pourquoy
les
estrangiers,
voire
les
ennemis
de
l'Eglise,
desireront
d'estre
emmatriculez
en
icelle;
a
scavoir,
d'autant
que
le
Fils
de
Dieu
y
sera
nay,
duquel
l'office
est
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