54:446 il portera la mitre cornue sur la teste, et que cependant il ouvrira la bouche pour parler de Dieu. Voila donc pour monstrer qu'on ne se doit point estonner de toute la vanterie dont les Papistes usent, et qu'ils pretendent pour monstrer qu'ils ont l'Eglise de leur coste: car il faloit en premier lieu que leurs Prelats et Evesques (qu'ils appellent) fussent ministres de la parole de Dieu. Voila pour un item. Or notamment S. Paul dit, Parole fidele. Car si nous n'avons discretion entre ce qui est de Dieu, et ce qui aura este forge des hommes, il n'y aura qu'opiniastrete en nous. Il faut donc que nous cognoissions que la doctrine pour laquelle nous combatons est de Dieu, car autrement il n'y aura nulle certitude. Nous scavons que les hommes de leur nature sont adonnez a vanite et mensonge: il faut donc que nous soyons fondez en Dieu, pour estre certains de nostre foy. Et ainsi retenons que la religion seroit nulle et frivole, sinon que la doctrine qui est preschee entre nous face fruict : c'est a dire, que nous n'ayons nulle doute qu'elle ne soit de Dieu, afin d'y estre du tout asseurez. Et en ceci voit-on derechef qu'en la Papaute il n'y a que confusion horrible. Car si on demande la d'estre enseigne par la parole de Dieu, il n'en est point de question: car il se faut contenter de ce qu'il aura pleu aux hommes de forger a leur appetit: il n'y a nulle discretion: mesmes ils voudroyent que les hommes s'abbrutissent du tout: car on ne peut croire a leur guise, sinon qu'on soit despouille de tout sens et raison. Il est vray que l'entree de la foy est de rendre obeissance a Dieu, que nous soyons comme fols, c'est a dire vuides de nostre sens propre: mais cependant si est-ce qu'il nous faut avoir ceste prudence d'escouter Dieu, et nous scachions que c'est luy qui parle, tellement que nous ayons ceci pour tout resolu, que la doctrine que nous tenons est fidele. Mais notons bien encores que sainct Paul veut qu'on esprouve toute doctrine pour en ratifier l'authorite, afin qu'elle profite. Car ce n'est point assez qu'un homme puisse alleguer qu'il n'a mis nul erreur en avant, qu'on ne le peut redarguer de faussete: c'est bien desia quelque chose, mais ce n'est pas le tout. Car si ie vouloye disputer de vaines speculations, et qu'on ne rapportast de ce que i'auray dit sinon ie ne scay quoy qui ne servist de rien pour edifier en la crainte de Dieu, et en la fiance de sa bonte, qui fust pour nous certifier de nostre salut, qui fust pour nous inciter a prieres et oraisons, et pour nous exercer a patience, que tout cela n'y fust point, mais seulement que i'eusse mis en avant quelque subtilite qui fust plaisante, ascavoir s'il suffiroit que ie n'eusse amene nulle faussete en avant. Nenni: car cela est prophaner la parole de