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445
EXPOSITION
DU
PSEAULME
LXXXVII.
446
cela
se
doibt
rapporter
a
Dieu;
car
ceste
facon
de
parler
est
assez
commune
aux
Hebrieux,
de
mettre
le
relatif
devant
le
nom
de
celuy
duquel
il
ent
tenu
propos.
Le
sens
donc
est
tel:
que
le
fondement
de
Dieu
est
es
montaignes
sainctes.
Plusieurs
ont
expose
ce
mot
de
l'Eglise
ou
du
Temple:
mais
cela
ne
peut
convenir.
Aucuns
Pont
entendu
du
Pseaulme,
comme
s'il
estoit
dict
que
l'argument
ou
le
subiect
du
Pseaulme
est
de
traicter
des
sainctes
montaignes
ou
le
Temple
estoit
basti
;
mais
cela
n'est
non
plus
convenable.
Or
comme
i'ay
desia
touche,
l'intention
du
Prophete
est
telle:
que
Dieu
a
choisi
les
sainctes
montaignes
pour
y
fonder
sa
ville
royale,
Ierusalem
et
son
Temple;
car
il
s'ensuyvra
puis
apres
au
texte,
que
le
Souverain
mesmes
l'establira.
Il
est
bien
certain
que
Dieu
est
le
vray
et
principal
fondateur
de
toutes
les
villes
du
monde:
mais
ce
tiltre
si
excellent
n'est
attribue
a
nulle
autre
ville
qu'a
Ierusalem:
Que
ce
soit
le
repos
eternel
de
Dieu,
et
qu'il
y
habitera,
pource
qu'il
l'a
esleue
(Pseaulme
132,
14).
Nous
avons
tousiours
a
noter
ceste
diversite,
que
les
autres
villes
n'estoyent
basties
en
la
vertu
et
authorite
de
Dieu,
sinon
pour
la
police
terrienne:
mais
que
Ierusalem
estoit
son
sanctuaire,
et
qu'en
particulier
il
l'avoit
esleue
comme
le
siege
de
sa
maieste.
Et
voyla
aussi
comment
le
prophete
Esaie
en
parle
(14,
32):
Que
diront
les
messagiers
du
peuple?
C'est,
que
le
Seigneur
a
fonde
Sion.
Qui
plus
est,
combien
que
tout
le
pais
de
Iudee
fust
dedie
a
luy,
si
dit-il,
toutesfois,
qu'en
reicctant
tout
le
reste,
il
s'est
reserve
ceste
ville
de
Ierusalem
pour
y
regner:
et
c'est
ce
qui
s'ensuit
au
second
verset.
2*
Le
Seigneur
aime
les
portes
de
Sion
par
dessus
tous
les
Tabemades
de
Iacob.
A
quoy
respond
ce
qui
est
dict
au
Pseaulme
78
(v.
60),
que
Dieu
a
reiecte
Silo,
la
lignee
d'Ephraim
et
le
Tabernacle
de
Ioseph,
pour
habiter
en
Sion,
laquelle
il
a
aimee.
Notons
bien
aussi
la
cause,
laquelle
specifie
yci
le
Prophete,
pourquoy
Dieu
a
prefere
un
certain
lieu
a
tous
autres,
a
scavoir,
non
point
pour
la
dignite
du
lieu,
mais
pour
une
amour
gratuite
qu'il
luy
a
portee.
Pourtant,
si
on
demande
dont
vient
ce
privilege
a
Ierusalem
d'estre
la
saincte
Cite
de
Dieu
et
son
palais
royal,
la
response
est
facile
et
briefve,
c'est
qu'il
ha
ainsi
pleu
a
Dieu.
Ce
plaisir-la
est
'comme
la
source
[f.
77]
ou
la
racine
de
son
amour.
La
fin
ou
il
a
pretendu
estoit
a
ce
qu'il
y
eust
quelque
lieu
auquel
la
religion
eust
son
domicile,
pour
nourrir
une
ferme
unite
de
foy
entre
les
Iuifs
iusques
a
la
venue
du
Seigneur
Iesus,
et
qu'en
la
fin
l'Evangile
sortit
de
la
pour
estre
publie
par
tout
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