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nullement
d'en
approcher,
si
nous
portons
quelque
hayne
ou
rancune
a
homme
vivant,
et
principallement
a
aucun
Chrestien
qui
soit
en
l'unite
de
l'Esglise.
Nous
devons
aussi,
pour
bien
accomplir
Tordre
du
Seigneur,
apporter
une
autre
affection:
c'est
de
confesser
de
bouche
et
testifier
combien
nous
sommes
redevables
a
nostre
Sauveur,
et
luy
rendre
action
de
grace,
non
seulement
a
fin
que
son
nom
soit
glorifie
en
nous,
mais
aussi
a
fin
d'edifier
les
autres,
et
les
instruire
par
nostre
exemple
de
ce
qu'ilz
ont
a
faire.
Mais
pource
qu'il
ne
se
trouvera
homme
sus
la
terre
qui
ayt
si
bien
profite
en
foy
et
en
sainctete
de
vie,
qu'il
[pag.
31]
n'ayt
encore
beaucoup
d'infirmite
tant
en
l'une
qu'en
l'autre,
il
y
auroit
dangier
que
plusieurs
bonnes
consciences
ne
feussent
troublees
de
ce
qui
a
este
dict,
si
on
ne
venoit
au
devant,
en
moderant
les
preceptes
que
nous
avons
mis,
tant
de
Foy
comme
de
repentance.
Pour
tant,
c'est
une
perilleuse
maniere
d'enseigner
que
tiennent
aucuns,
de
requerir
une
parfaicte
fiance
de
cueur
et
parfaicte
penitence,
et
exclurre
tous
ceux
qui
ne
l'ont
point.
Car
en
ce
faisant,
tous
sont
exclus,
sans
en
excepter
un.
Que
ainsi
soit,
qui
sera
celuy
qui
se
puisse
vanter
de
n'estre
entache
de
quelque
deffiance?
de
n'estre
subiect
a
quelque
vice
ou
infirmite?
Certes
les
enfans
de
Dieu
ont
telle
foy,
qu'ilz
ont
tousiours
mestier
de
prier
que
le
Seigneur
subvienne
a
leur
incredulite.
Car
c'est
une
maladie
tant
enracinee
en
nostre
nature,
que
iamais
nous
n'en
sommes
plainement
guaris,
que
nous
ne
soyons
delivrez
de
ceste
prison
de
nostre
corps.
D'advantage,
ilz
cheminent
tellement
[pag.
32]
en
purete
de
vie,
qu'ilz
ont
mestier
iournellement
de
prier,
tant
pour
la
remission
des
pechez
que
pour
demander
grace
de
myeux
proffiter.
Combien
que
les
uns
soient
plus
iroparfaictz,
les
autres
moins:
toutesfoys,
il
n'y
en
a
nul
qui
ne
deffaille
en
beaucoup
d'endroictz.
Ainsi
la
Cene,
non
seulement
nous
seroit
inutile
a
tous,
mais
aussi
pernitieuse,
s'il
nous
y
faloit
apporter
une
integrite
de
foy
ou
de
vie,
a
laquelle
il
n'y
eust
que
redire.
Ce
qui
est
contraire
a
l'intention
de
nostre
Seigneur:
car
il
n'a
rien
donne
de
plus
salutaire
a
son
Esglise.
Pourtant,
quand
nous
sentirons
en
nous
une
foy
imparfaicte,
et
que
nous
n'aurons
pas
la
conscience
si
pure,
quelle
ne
nous
accuse
de
beaucoup
de
vices,
si
ne
nous
doibt
pas
empescher
cela,
que
nous
ne
nous
presentions
a
la
Saincte
Table
du
Seigneur,
moyennant
que
au
meillieu
de
ceste
infirmite
nous
sentions
en
nostre
cueur
que,
sans
hypocrisie
et
faintise,
nous
esperons
salut
de
Iesus
Christ,
et
desirons
[pag.
33]
de
vivre
selon
la
reigle
de
l'Evangile.
Ie
dy
nommeement
qu'il
n'y
ayt
point
d'hypocrisie
:
car
il
y
en
a
beaucoup
qui
se
dee,oi
vent
par
vaines
flateries,
se
faisant
a
croire
qu'il
suffist
de
condamner
leurs
vices,
combien
qu'ilz
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