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neur,
ce
n'est
pas
petite
faulte
de
le
prendre
inconsiderement,
et
sans
estre
bien
prepare.
Pourtant
il
nous
exhorte
de
nous
bien
esprouver
pour
en
user
comme
il
appartient.
Quand
nous
entendrons
[pag.
25]
quel
doibt
estre
cest
examen,
nous
scaurons
quehest
cest
usage
que
nous
cerchons.
Or,
il
nous
fault
icy
bien
contregarder.
Car,
comme
nous
ne
povons
mettre
trop
grande
diligence
a
nous
examiner,
selon
que
le
Seigneur
ordonne:
aussi,
d'autrepart,
les
docteurs
sophisticques
ont
mis
les
povres
consciences
en
perplexite
trop
perilleuse,
ou
plustost,
en
une
gehenne
horrible,
requerant
ie
ne
scay
quel
examen
dont
il
n'estoit
possible
de
venir
a
bout.
Pour
nous
depescher
de
tous
ces
troubles,
il
nous
fault
reduire
le
tout,
comme
i'ay
desia
dict,
a
l'ordonnance
du
Seigneur,
comme
a
la
reigle,
laquelle
ne
nous
laissera
point
faillir,
quand
nous
la
suivrons.
En
la
suivant,
nous
avons
a
esprouver
si
nous
avons
vraye
repentance
en
nous
mesmes,
et
vraye
foy
en
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
Qui
sont
deux
choses
tellement
conioinctes,
que
l'une
ne
peut
consister
sans
l'autre.
Car
si
nous
estimons
nostre
vie
estre
situee
en
Christ,
il
nous
[pag.
26]
fault
recongnoistre
que
nous
sommes
mortz
en
nous.
Si
nous
cerchons
en
luy
nostre
vertu,
il
fault
que
nous
entendions
que
nous
deffaillions
en
nous
mesmes.
Si
nous
estimons
toute
nostre
felicite
estre
en
sa
grace,
il
est
necessaire
que
nous
entendions
quelle
est
nostre
misere,
sans
icelle.
Si
nous
avons
en
luy
nostre
repos,
il
fault
qu'en
nous
mesmes
nous
ne
sentions
que
tourment
et
inquietude.
Or,
telle
affection
ne
peut
estre,
qu'elle
n'engendre
premierement
un
desplaisir
de
toute
nostre
vie:
puis
apres
une
solicitude
et
crainte,
finalement
un
desir
et
amour
de
iustice.
Car
celuy
qui
congnoit
la
turpitude
de
son
peche,
et
la
malheurete
de
son
estat
et
condition,
ce
pendant
qu'il
est
aliene
de
Dieu,
en
ha
telle
honte,
qu'il
est
contrainct
de
se
desplaire,
se
condamner,
gemir
et
souspirer
de
grande
tristesse.
D'avantaige,
le
Iugement
de
Dieu
se
presente
incontinent,
lequel
presse
la
conscience
pecheresse
de
merveilleuse
anxiete,
1)
d'autant
qu'elle
voit
qu'il
n'y
a
[pag.
27]
nul
moyen
d'eschaper,
et
n'a
que
respondre
pour
sa
defence.
Quand
avec
une
telle
recongnoissance
de
nostre
misere,
nous
povons
gouster
la
bonte
de
Dien,
lors
nous
desirons
de
reigler
nostre
vie
a
sa
volunte,
et
renoncer
a
toute
nostre
vie
precedente,
pour
estre
faictz
en
luy
nouvelles
creatures.
Si
nous
voulons
doncq
deuement
communiquer
a
la
sacree
Cene
du
Seigneur,
il
fault
que
nous
tenions
en
ferme
fiance
de
cueur
le
Seigneur
Iesus
pour
nostre
iustice
unicque,
vie
et
salut,
1)
La
premiere
edition
seule
met:
anxiete.
Dans
toutes
les
autres
(1542
ss.)
on
lit:
angoisse.
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