54:441
441
SUR
L'EPITRE
A
TITE.
442
Et
mesmes
quand
nous
defaillons
en
cest
endroit,
nous
depravons
ce
qui
nous
devroit
estre
cognu
mesmes
de
nature,
encores
que
nous
n'eussions
ne
foy,
ne
religion,
ne
cognoissance
de
la
Loy
ni
de
l'Evangile.
Il
y
a
puis
apres
la
sobriete
et
attrempance,
qui
est
pour
nous
monstrer
que
si
nous
sommes
Chrestiens,
ce
n'est
pas
assez
de
nous
abstenir
d'iniures,
d'extorsions,
de
violences,
de
cruautez,
d'usures,
de
pillages,
et
de
rapines:
mais
qu'il
faut
aussi
que
nous
ayons
une
telle
modestie,
que
nous
ne
soyons
point
mondains,
ni
adonnez
a
toute
vanite,
comme
sont
ceux
qui
ne
demandent
que
de
se
monstrer
par
grandes
parades,
et
d'estre
prisez,
d'estre
braves,
et
regardez
de
loin.
Ceux
qui
auront
tous
ces
menus
fatras
en
la
teste,
monstrent
bien
que
le
monde
domine
encore
en
eux
par
trop,
et
qu'ils
sont
gens
dissolus
qui
ne
demandent
qu'a
gourmander
et
a
remplir
leur
ventre,
tant
s'en
faut
qu'ils
ayent
profite
en
l'eschole
de
Dieu,
qu'ils
ne
sont
pas
dignes
d'estre
recognus
du
nombre
des
hommes.
Car
s'il
y
avoit
quelque
honnestete,
ils
retiendroyent
cela.
*
Car
sont-ils
ainsi
intemperans
au
boire
et
au
manger?
ils
sont
aussi
dissolus
en
toute
leur
vie.
Et
puis
les
yvrongnes
sont
tellement
transportez
de
leur
sens,
qu'ils
se
tuent
d'euxmesmes,
comme
s'ils
se
vouloyent
coupper
la
gorge
:
quand
ils
vienent
a
table,
ils
s'y
mettent
comme
chiens,
et
s'en
levent
comme
pourceaux.
Car
ils
sont
intemperans
en
leur
boire
et
en
leur
manger,
en
sorte
qu'ils
se
rendent
du
tout
inutiles.
Quand
donc
il
n'y
a
nulle
raison
aux
hommes
au
boire
et
au
manger,
diront-ils
qu'ils
ayent
appris
d'estre
nourris
de
la
main
de
Dieu?
Car
les
Payens
doyvent
avoir
plus
d'honnestete
en
eux
(comme
desia
nous
avons
declare)
que
nature
les
conduit
a
cela.
Or
nous
avons
une
instruction
plus
parfaite,
et
qui
doit
bien
reprimer
nos
appetis
beaucoup
mieux:
c'est
que
nous
demandons
a
Dieu
nostre
pain
ordinaire,
que
nous
devons
tousiours
penser
qu'au
boire
et
au
manger
nous
recevons
tout
de
sa
main.
Et
si
nous
en
abusons
en
gourmandise
et
yvrongnerie,
n'est-ce
point
comme
effacer
son
image
en
nous?
Et
puis
ne
monstrons-nous
pas
que
nous
sommes
tellement
attachez
aux
choses
caduques
de
ce
monde,
que
nous
en
oublions
le
ciel?
Voila
donc
ce
que
nous
avons
a
retenir
de
ce
passage.
Et
puis
finalement,
quand
sainct
Paul
met
que
les
Evesques
soyent
iustes
et
saincts,
cognoissons
qu'en
general
il
faut
que
nous
ayons
ceste
droiture
et
equite,
de
rendre
a
chacun
ce
qui
luy
appartient:
ce
qui
ne
se
peut
faire
qu'en
se
gardant
de
toutes
fraudes
et
malices.
Que
donc
nous
ne
soyons
point
fins
pour
nostre
profit,
mais
que
nous
advisions
ce
qui
est
deu
a
chacun,
afin
de
nous
acquitter
de
nostre
devoir.
Or
avons-nous
ainsi
converse
entre
les
hommes
sans
aucun
malefice
ne
nuisance?
Ad-
|