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DE
LA
CENE.
commandant
que
nous
annuncions
sa
mort,
iusques
a
ce
qu'il
vienne.
Si
c'est
doncq
une
chose
tant
requise
a
salut,
de
ne
point
mescognoistre
les
graces
que
Dieu
nous
a
faictes,
mais
les
reduire
diligemment
en
memoire
et
les
magnifier
envers
les
autres,
a
fin
de
nous
edifier
mutuellement:
en
cela
nous
voyons
une
aultre
singuliere
utilite
de
la
Cene,
qu'elle
nous
retire
d'ingratitude,
et
ne
permet
pas
que
nous
oublions
le
bien
que
nous
a
faict
le
Seigneur
Iesus
en
mourant
pour
nous:
mais
nous
induict
a
luy
rendre
action
de
grace,
et
quasi
par
confession
publique
protester
combien
nous
sommes
attenus
a
luy.
La
troisiesme
utilite
gist
en
ce
que
[pag.
23]
nous
y
avons
une
vehemente
exhortation
a
vivre
sainctement,
et
sur
tout
a
garder
charite
et
dilection
fraternelle
entre
nous.
Car
puis
que
la
nous
sommes
faictz
membres
de
Iesus
Christ,
estans
incorporez
en
luy,
et
unis
avec
luy,
comme
a
nostre
chef,
c'est
bien
raison
premierement
que
nous
soyons
faictz
conformes
a
sa
purete
et
innocence,
et
specialement
que
nous
ayons
ensemble
telle
charite
et
concorde
comme
doibvent
avoir
les
membres
d'un
mesme
corps.
Combien
que
pour
entendre
droictement
ceste
utilite
il
ne
fault
pas
estimer
que
nostre
Seigneur
seulement
nous
advertisse,
incite
et
enflambe
noz
cueurspar
le
signe
exterieur.
Car
le
principal
est
qu'il
besongne
en
nous
interieurement
par
son
sainct
Esprit,
a
fin
de
donner
efficace
a
son
ordonnance,
qu'il
a
destinee
a
cela
comme
instrument,
par
lequel
il
veult
faire
son
oeuvre
en
nous.
Parquoy,
entant
que
la
vertu
du
sainct
Esprit
est
conioincte
avec
les
Sacremens,
quand
on
les
recoit
[pag.
24]
deuement,
nous
avons
a
espererl)
un
bon
moyen
et
ayde
pour
nous
faire
croistre
et
proffiter
en
sainctete
de
vie,
et
singulierement
en
charite.
Venons
au
troisiesme
poinct
principal
que
nous
avons
propose
au
commencement
de
ce
traicte,
assavoir,
a
l'usaige
legitime,
qui
est
d'observer
reveremment
l'institution
du
Seigneur.2)
Car
quiconque
approche
de
ce
sainct
Sacrement3)
avec
mespris
ou
nonchalance,
ne
se
souciant
pas
beaucoup
de
suivre
ou
le
Seigneur
l'appelle,
il
en??abuse
perversement,
et
en
abusant
le
contamine.
Or,
polluer
et
contaminer
ce
que
Dieu
a
tant
sanctifie,
c'est
un
sacrilege
intolerable.
Ce
n'est
pas
doncq
sans
cause
que
sainct
Paul
denonce
une
si
grieve
condamnation
sus
tous
ceux
qui
le
prendront
indignement.
Car
s'il
n'y
a
rien
au
ciel
ne
en
la
terre
de
plus
grand
prix
et
dignite
que
le
corps
et
le
sang
du
Seig-
1)
nous
avons
Sa
esperer,
1541.
1542;
nous
en
avons
a
esperer,
1549
ss.
2)
La
premiere
edition
1541
met
simplement:
Venons
a
l'usaige
legitime
qui
est
d'observer,
etc.
3)
de
ce
Sacrement
1566
ss.;
adhoc
sacramentum
(Gall).
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