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mainement,
n'est-ce
pas
signe
que
nous
renoncons
a
Dieu?
Voila
Dieu
qui
veut
que
nous
soyons
estrangers
en
ce
monde,
et
nous
sommes
aussi
ses
enfans
a
telle
condition
(comme
l'Apostre
en
parle
en
l'Epistre
aux
Hebrieux).
Dieu
est
au
ciel,
et
cependant
il
descend
ici
a
nous,
et
nous
veut
gouverner:
ne
nous
monstre-il
pas
donc
par
son
exemple
comme
nous
devons
avoir
pitie
de
ceux
qui
se
retirent
a
nous,
et
qui
demandent
refuge,
quand
ils
sont
comme
povres
moutons
escartez
par
les
loups
ravissans?
Et
ainsi
ce
n'a
point
este
seulement
aux
ministres
de
la
parole
de
Dieu
que
sainct
Paul
a
parle,
mais
en
leurs
personnes
il
a
donne
comme
un
miroir
auquel
il
nous
faut
tous
estre
conformes,
comme
en
ce
qui
s'ensuit,
que
nous
soyons
addonnez
a
bien
faire
et
a
bonte.
Car
si
nous
avons
ceste
rigueur
en
nous,
de
ne
nous
soucier
point
de
secourir
a
ceux
qui
ont
faute
et
indigence,
que
nous
ne
soyons
point
esmeus
de
compassion,
voyans
que
nos
prochains
endurent,
il
est
certain
que
nous
ne
tenons
rien
de
Dieu.
Et
qu'ainsi
soit,
voila
en
quoy
Dieu
veut
que
nous
soyons
configurez
a
son
image,
c'est
en
bien
faisant:
comme
nostre
Seigneur
Iesus
aussi
nous
monstre
que
tel
est
le
Pere
celeste,
qui
fait
luire
son
soleil,
non
seulement
sur
les
bons,
mais
sur
ceux
qui
en
sont
indignes.
Que
devons-nous
donc
faire
sinon
de
regarder
ce
que
Dieu
nous
a
mis
entre
mains,
cognoissans
que
c'est
afin
que
nous
communiquions
ensemble,
et
qu'un
chacun
serve
a
ses
prochains?
Car
autrement
il
eust
falu
que
Dieu
eust
basti
autant
de
mondes
qu'il
y
a
d'hommes
et
de
femmes,
s'il
faloit
qu'un
chacun
fust
addonne
a
soy,
s'il
faloit
(di-ie)
que
nous
fussions
chacun
reclus
en
un
anglet.
Mais
d'autant
que
Dieu
nous
a
associez
ensemble,
et
qu'il
y
a
une
vie
commune,
il
faut
qu'un
chacun
conclue
qu'il
n'est
point
nay
pour
soy,
et
qu'il
ne
vit
point
en
ce
monde
pour
son
profit,
mais
pour
communiquer
et
pour
servir
a
ses
prochains.
Et
malheur
sur
nous
si
nous
n'avons
ceste
consideration-la.
Advisons
donc
que
nous
ayons
bonte,
c'est
a
dire
tant
qu'il
nous
sera
possible,
et
que
le
moyen
et
la
faculte
nous
sera
donnee,
que
nous
advisions
(di-ie)
de
bien
faire
a
tous,
et
de
secourir
ceux
qui
ont
faute
de
nostre
aide,
et
les
soulager,
et
communiquer
avec
eux
en
telle
sorte,
que
ce
que
nous
avons
ne
soit
point
seulement
a
nous,
mais
que
l'utilite
en
reviene
a
chacun,
selon
que
nostre
faculte
le
portera.
Il
est
vray
qu'ici
on
ne
peut
pas
imposer
loy
certaine:
comme
aussi
sainct
Paul
se
contente
de
nous
exhorter
que
nous
y
aillions
d'une
affection
franche
et
liberale:
mais
si
est-ce
que
nous
monstrons
bien
que
nous
ne
sommes
nullement
enfans
de
Dieu,
si
nous
n'avons
ceste
amour
et
bonte
en
nous
pour
bien
faire
a
ceux
qui
en
ont
faute.
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