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mandement
de
le
manger:
et
nous
est
donne
de
Dieu,
qui
est
la
verite
certaine
et
immuable.
Si
Dieu
ne
peut
tromper
ne
mentir,
il
s'ensuit
qu'il
accomplit
[pag.
20]
tout
ce
qu'il
signifie.
Il
fault
doncq
que
nous
recevions
vrayement
en
la
Cene
le
corps
et
le
sang
de
Iesus
Christ,
puis
que
le
Seigneur
nous
y
represente
la
communion
de
l'un
et
de
l'autre.
Car
autrement,
que
seroit-ce
a
dire,
que
nous
mangeons
le
pain
et
beuvionsl)
le
vin
en
signe
que
sa
chair
nous
est
viande
et
son
sang
breuvage,
s'il
ne
nous
donnoit
que
pain
et
vin,
laissant
la
verite
spirituelle
derriere?
Ne
seroit-ce
pas
a
faulses
enseignes
qu'il
auroit
institue
ce
mystere?
Nous
avons
doncq
a
confesser
que
si
la
representation
que
Dieu
nous
faict
en
la
Cene
est
veritable,
la
substance
interieure
du
Sacrement
est
conioincte
avec
les
signes
visibles:
et
comme
le
pain
nous
est
distribue
en
la
main,
aussi
le
corps
de
Christ
nous
est
communique,
a
fin
que
nous
en
soyons
faictz
participans.
Quand
il
n'y
auroit
autre
chose,
si
avons
nous
bien
matiere
de
nous
contenter,
quand
nous
entendons
que
Iesus
Christ
nous
donne
en
la
Cene
la
propre
substance
[pag.
21]
de
son
corps
et
son
sang,
a
fin
que
nous
le
possedions
pleinement,
et,
le
possedant,
ayons
compaignie
a
tous
ses
biens.
Car,
puis
que
nous
l'avons,
toutes
les
richesses
de
Dieu,
lesquelles
sont
en
luy
comprises,
nous
sont
exposees
a
ce
qu'elles
soient
nostres.
Ainsi,
pour
definir
brievement
ceste
utilite
de
la
Cene,
nous
povons
dire
que
Iesus
Christ
nous
y
est
offert,
a
fin
que
nous
le
possedions,
et
en
luy
toute
plenitude
des
graces2)
que
nous
povons
desirer.
Et
que
en
cela
nous
avons
une
bonne
ayde
pour
confermer
noz
consciences
a
la
foy
que
nous
debvons
avoir
en
luy.
Le
second
fruict
qu'elle
nous
apporte
est
qu'elle
nous
admonneste
et
incite
a
mieux
recongnoistre
les
biens
que
nous
avons
receuz
et
recevons
iournellement
du
Seigneur
Iesus,
a
fin
que
nous3)
luy
rendions
telle
confession
de
louange
quelle
luy
est
deue.4)
Car
de
nous
mesmes
nous
sommes
tant
negligens
que
c'est
merveilles,
a
mediter
la
bonte
de
nostre
Dieu,
sinon
qu'il
reveille
[pag.
22]
nostre
paresse,
et
nous
poulse
a
faire
nostre
debvoir.
Or,
nous
ne
scaurions
avoir
aiguillon
pour
nous
poindreo)
plus
au
vif,
que
quand
il
nous
faict,
par
maniere
de
dire,
voir
a
l'oeil,
toucher
a
la
main,
et
sentir
evidemment
un
bien
tant
inestimable:
c'est
de
nous
repaistre
de
sa
propre
substance.
C'est
ce
qu'il
veult
signifier,6)
en
nous
1)
beuvons,
1549
ss.
2)
de
graces,
1566
ss.
3)
nous,
manque
dans
les
editions
1566
et
ss.
4)
quelle
luy
est
deue
1541;
qu'elle
luy
est
deue
1542.
1549;
qui
luy
est
deue
1566
ss.
5)
L'edition
de
1541
ecrit:
prendre.
6)
signifier,
manque
dans
la
premiere
edition
(1541).
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