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mais
d'estre
de
la
compagnie
et
du
rang
de
ses
enfans.
Et
pourtant,
que
les
Ministres
de
la
parole
regardent
bien
a
eux
de
pres:
et
que
cependant
aussi
tous
Chrestiens
cognoissent
qu'ici
ils
ont
une
regle
qui
les
attouche
et
les
comprend
tous,
depuis
le
plus
grand
iusques
au
plus
petit.
Et
ainsi
regardons
d'estre
menez
de
cest
esprit
d'attrempance,
de
cest
esprit
de
sobriete,
et
de
iustice,
et
de
sainctete,
dont
sainct
Paul
parle
ici:
et
regardons
aussi
d'estre
tellement
bridez,
que
les
vices
dont
il
parle
ne
regnent
point
en
nous.
Comme
voila
l'yvrongnerie
qui
est
une
chose
aussi
contraire
a
tous
fideles
qu'il
en
y
ait
point.
Car
si
les
hommes
sont
tous
formez
a
l'image
de
Dieu,
et
qu'un
yvrongne
s'abbrutisse
tellement,
qu'il
est
comme
une
beste
sans
raison
ni
entendement,
ne
devonsnous
pas
estre
tant
plus
songneux
de
nous
retenir?
Car
quand
les
hommes
s'abbrutissent
ainsi,
quand
ils
s'enyvrent,
non
seulement
ils
effacent
l'image
de
Dieu,
voire
laquelle
a
este
reparee
en
nous
par
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
mais
toute
honnestete
de
vie,
qu'ils
sont
la
comme
chiens
et
pourceaux.
Si
donc
nous
voulons
estre
reputez
enfans
de
Dieu,
ne
faut-il
pas
que
ce
vice
soit
eslongne
de
nous?
Et
voila
pourquoy
sainct
Paul
excommunie
tous
yvrongnes,
qu'il
ne
veut
point
mesme
qu'on
communique
avec
eux,
ne
qu'on
les
hante,
afin
qu'ils
soyent
vaincus
de
vergongne
pour
se
corriger,
tant
s'en
faut
qu'ils
doivent
estre
admis
a
la
saincte
table
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Et
puis
l'orgueil
et
la
fierte
n'est-elle
pas
du
tout
contraire
a
l'esprit
de
mansuetudo,
qui
est
la
vraye
marque
des
enfans
de
Dieu?
En
quoy
cognoistra-on
que
nous
avons
profite
en
l'escole
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ?
Si
nous
sommes
humbles
et
petis
et
debonnaires.
Et
ainsi
c'est
signe
quand
la
fierte
dominera
en
un
homme,
qu'il
sera
adonne
a
son
sens
et
a
son
cerveau,
qu'il
n'a
iamais
gouste
que
c'estoit
de
profiter
en
l'escole
de
Dieu,
ni
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ.
Nous
voyons
donc
que
les
vertus
dont
parle
sainct
Paul,
ne
sont
pas
seulement
pour
les
Ministres
de
la
parole
de
Dieu,
mais
qu'elles
sont
communes
a
tout
le
troupeau
et
a
tout
le
peuple.
Autant
en
est-il
de
l'avarice,
car
nous
voyons
qu'en
pensant
trop
de
ce
monde,
nous
oublions
les
biens
spirituels,
et
l'heritage
auquel
Dieu
nous
convie.
Puis
qu'ainsi
est
donc,
que
sera-ce
quand
l'avarice
regnera,
que
nous
en
serons
tellement
empeschez,
que
nous
serons
tellement
enveloppez
aux
solicitudes
des
biens
de
ce
monde,
qu'il
ne
nous
souviendra
plus
de
la
vie
celeste?
Et
encores
que
nous
en
ayons
les
aureilles
battues,
et
que
iournellement
ce
vice
nous
soit
reproche,
si
est-ce
que
nous
ne
laisserons
pas
d'estre
tousiours
preoccupez
de
ces
solicitudes
terriennes,
et
serons
tellement
attachez
a
ce
monde,
que
nous
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