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le
fauli
faire,
et
semblera
qu'ils
soyent
fort
bien
deliberez;
mais
au
besoing
le
cueur
IQVY
fault,
et
ceulx
qui
ont
bien
commence
se
lassent
nu
milieu
du
chemin
le
plus
souvent.
D'autant
plus
doncques
avons-nous
a
recorder
ceste
lecon
de
caver
des
puits,
c'est
a
dire
de
cercher
les
moyens
qui
n'apparoissent
point,
pour
passer
tousiours
oultre.
Efforconsnous,
di-ic,
par
dessus
toute
vertu
humaine.
Si
les
choses
ne
viennent
point
a
nostre
gre,
ne
laissons
point
de
poursuyvre
en
patience
le
bon
train
ou
Dieu
nous
a
mis.
Il
est
certain,
quand
nous
invoquerons
Dieu
en
vraye
foy,
qu'il
pourra
bien
convertir
les
desers
en
fontaines.
Mais
cependant
il
convient
aussi,
d'un
autre
coste,
mettre
les
mains
a
la
paste
(comme
on
dit),
car
Dieu
ne
veult
point
que
nous
demeurions
stupides,
sans
remuer
ne
bras
ne
iambes.
Plustost
il
nous
commande
de
caver
les
puits.
Travaillons
doncques
a
caver
iusques
a
ce
que
nous
ayons
accompli
nostre
chemin.
Regardons
ces
povres
malheureux
soldats,
qui
vendent
leur
vie
a
tant
pour
mois.
S'ils
sont
en
un
camp,
quelle
povrete
est-ce
qu'ils
endurent!
S'ils
sont
assiegez,
encores
pis;
s'ils
vont
par
pais,
il
n'y
a
ne
froid
ne
chaud,
ne
vent
ne
pluye,
qui
les
empesche
de
leur
entreprise.
Ils
viendront
bien
quelque
fois
iusques
[f.
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la
que
s'ils
ne
fouissent
pour
trouver
eaue,
ils
n'auront
point
une
goutte
a
boire.
Il
n'y
a
nul
travail,
ne
disette,
ne
malheurete,
de
quoy
ils
ne
viennent
a
bout.
Ont-ils
tout
faict?
Soit
qu'ils
eschappent
ou
non,
ils
ont
bien
perdu
leur
peine,
d'autant
qu'ils
n'ont
servi
qu'a
Satan.
Le
Fils
de
Dieu,
par
sa
grace
infinie,
nous
a
esleus
pour
estre
ses
soldats.
Nous
scavons
quel
loyer
il
nous
a
appreste.
Combien
debvons-nous
donc
estre
plus
courageux
a
son
service,
que
ces
povres
desesperez-la
ne
sont
a
pourchasser
leur
ruine!
Or
il
n'est
pas
question
yci
seulement
que
chascun
compte
combien
il
y
a
de
lieues
depuis
sa
maison
iusqu'au
lieu
ou
il
puisse
adorer
Dieu
librement,
faire
confession
de
sa
foy,
et
ouir
prescher
la
pure
doctrine
de
l'Evangile:
nous
avons
bien
plus
long
chemin
a
faire,
qui
dure
tout
le
temps
de
nostre
vie.
Avons-nous
frequente
le
Temple
de
Dieu
un
an
ou
plus?
En
continuant
nous
trouverons
iournellement
de
nouveaux
desers;
car
nous
serons
un
coup
affligez
de
maladie,
l'autre
de
povrete.
La
femme
ou
les
enfans
mourront;
les
moyens
seront
ostez
de
servir
a
Dieu
comme
auparavant;
nous
serons
agitez
d'inquietude
et
divers
troubles.
Parquoy
il
est
requis
que
iusques
a
la
fin
nous
ayons
les
mains
prestes
a
caver
puits,
et
les
ongles
a
grater
la
terre,
si
besoing
est.
Si
quelqu'un
allegue:
Comment
doncques?
ne
sommesnous
pas
au
Temple
de
Dieu?
Ie
respond
que
nous
y
sommes
pour
y
venir
et
entrer
par
chascun
iour.
Nous
contemplons
la
face
de
Dieu,
mais
nous
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