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en
son
Evangile,
touchant
de
nous
faire
participans
de
son
corps
et
de
son
sang:
et
nous
donner
certitude
et
asseurance
qu'en
cela
gist
nostre
vraye
nourriture
spirituelle,
a,
ce
que
ayant
un
telle
arre,
nous
concepvions
droicte
fiance
de
salut.
Secondement,
a
fin
de
nous
exerci
ter
a,
recongnoistre
sa
grande
bonte
sur
nous,
pour
la
louer
et
magnifier
plus
amplement.
Tiercement,
a
fin
de
nous
exhorter
a
toute
sainctete
et
innocence,
entant
que
nous
sommes
membres
de
Iesus
Christ
:
et
singulierement
a
union
et
charite
fraternelle,
comme
[pag.
io]
elle
nous
y
est
en
special
recommandee.
Quand
nous
aurons
bien
note
ces
troys
raisons,
que
le
Seigneur
a
regardoes
en
nous
ordonnant
sa
Cene,
nous
aurons
desia
une
entree
a
bien
entendre,
et
quel
proffit
nous
en
revient,
et
quel
est
nostre
office
pour
droictement
en
user.
Il
est
doncq
temps
de
venir
au
deuxiesme
l)
point:
a
scavoir,
de
monstrer
combien
la
Cene
du
Seigneur
nous
est
proffitable,
moyennant
que
nous
en
facions
bien
nostre
proffit.2)
Or,
nous
congnoistrons
l'utilite,
en
reputant
nostre
indigence,
a
laquelle
elle
subvient.
Il
est
necessaire
que
nous
soyons
en
merveilleux
trouble
et
tonnent
de
conscience,
ce
pendant
que
nous
regardons
qui
nous
sommes
et
examinons
ce
qui
est
en
nous.
Car
il
n'y
a
celuy
de
nous
qui
puisse
trouver
un
seul
grain
de
iustice
en
soy:
mais
au
contraire,
nous
sommes
tous
plains
de
peche
et
iniquite:
tellement
qu'il
ne
fault
point
aultre
partie
pour
nous
accuser
que
nostre
conscience,
[pag.
l
l
]
ne
aultre
iuge
pour
nous
condamner.
Il
s'ensuit
doncq
que
l'ire
de
Dieu
nous
est
appareillee,
et
qu'il
n'y
a
nul
qui
puisse
eschaper
de
la
mort
eternelle.
Si
nous
ne
sommes
endormis
et
stupides,
il
fault
que
ceste
horrible
cogitation
nous
soit
comme
une
gehenne
perpetuelle
pour
nous
vexer
et
tormenter.
Car
le
iugement
de
Dieu
ne
nous
peult
venir
en
memoire
que
nous
ne
voyons
nostre
condamnation
s'en
ensuyvre.
Nous
sommes
donc
desia
au
gouffre
de
la
mort,
sinon
que
nostre
bon
Dieu
nous
en
retire.
D'avantage,
quelle
esperance
de
resurrection
povons
nous
avoir,
en
considerant
nostre
chair,
qui
n'est
que
pourriture
et
vermine?
Ainsi,
tant
selon
l'ame
que
selon
le
corps,
nous3)
sommes
plus
que
miserables,
si
nous
demourons
en
nous
mesmes;
et
ne
se
peut
faire
que
nous
n'ayons
une
grande
tristesse
et
angoisse
du
sentiment
d'une
telle
misere.
Or,
le
Pere
celeste,
pour
subvenir
a
cela,
nous
donne
la
Cene,
comme
1)
C'est
ainsi
que
Usent
toutes
les
editions
tant
francaises
que
latines
a
partir
de
1542.
Celle
de
1541
met:
troisiesme.
2)
Le
traducteur
a
exprime
cette
pensee
d'une
maniere
beaucoup
plus
juste:
modo
eum
(fructum
salutarem)
percipere
et
colligere
velimus.
3)
IJ
edition
de
1541
met
par
erreur:
ne
sommes.
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