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QUATRE
SERMONS.
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ses
enfans,
sinon
ceulx
qui
le
cerchent
par
les
lieux
secs
et
steriles,
et
qui
cavent
les
cisternes
ou
il
n'y
avoit
point
une
goutte
d'eaue.
Or
soubs
ce
mot
il
nous
est
signifie
qu'il
n'y
a
peine
ne
fascherie
qu'il
ne
nous
convienne
endurer
pour
iouir
de
la
face
de
Dieu.
Est-il
donc
question
de
cercher
lieu
ou
on
ait
liberte
de
servir
Dieu
et
l'adorer
purement?
quelque
mauvais
passage
qui
soit
entre
deux,
qu'on
ne
laisse
point
de
se
mettre
en
chemin.
A
on
faim
et
soif
en
cheminant?
si
ne
fault-il
point
defaillir.
Que
nul
ne
s'amuse
a
moy,
comme
si
i'en
parloye
bien
a
mon
aise:
car
c'est
l'esprit
de
Dieu
qui
nous
enseigne
de
grater
la
terre,
plustost
que
d'estre
divertis
ou
reculez
de
venir
au
Temple
de
Dieu.
Or
si
ceulx
qui
sont
en
pais
loingtain,
et
qui
sont
selon
le
monde
forclos
de
tous
moyens
de
se
retirer
au
pais
ou
l'Evangile
se
presche,
n'ont
nulle
excuse,
quelle
condamnation,
ie
vous
prie,
doibvent
attendre
ceulx
qui
ont
l'Evangile
a
leur
porte,
et
ne
daignent
marcher
un
pas
pour
entrer
au
Temple?
On
preschera
iournellement,
on
fera
les
prieres,
il
ne
fauldra
que
traverser
le
ruisseau
d'une
rue
pour
y
venir:
chascun
dira
qu'il
ha
quelque
affaire
en
sa
maison.
Brief,
il
semble
que
beaucoup
constituent
leur
felicite
a
se
destourner
de
Dieu,
car
il
leur
semble
qu'ils
ont
tout
gaigne
quand
ils
ont
trouve
un
subterfuge
le
plus
frivole
du
monde.
Or
puis
qu'ainsi
est
que
nous
sommes
si
enclins
a
nous
tenir
loing
de
Dieu,
voire
a
nous
en
escarter
apres
qu'il
s'est
approche
de
nous,
prions-le
qu'il
nous
fortifie
en
telle
sorte,
que
nous
marchions
hardiment
iusques
a
ce
que
nous
ayons
trouve
des
fontaines
ou
il
n'y
avoit
que
seicheresse
[f.
66]
auparavant.
Et
encor
que
cela
nous
defaillist,
que
nous
cavions
des
cisternes,
attendans
la
pluye
du
ciel.
S'il
ne
plaist
point
a
Dieu
de
nous
faire
sentir
si
tost
son
aide,
que
nous
ne
laissions
point
de
passer
oultre.
Ie
pense
bien
que
ceci
se
trouvera
obscur
de
beaucoup
de
gens;
mais
pourquoy
est-ce,
sinon
par
faulte
de
practique?
On
nous
pourra
prescher
cent
mille
ans,
sans
que
iamais
nous
j
entendions
un
mot,
iusques
a
ce
que
nous
ayons
cogneu
de
faict
que
c'est
de
passer
par
une
voye
seiche
quand
il
est
question
de
venir
a
Dieu.
Tant
y
a
que
ceste
doctrine
doibt
estre
familiere
a
tous
fideles,
a
scavoir,
de
s'apprester
et
munir
contre
toutes
tentations
que
Satan
leur
pourra
brasser
pour
leur
rompre
le
chemin
qui
les
conduit
a
Dieu.
Et
de
faict,
tous
ceulx
qui
s'employent
fidelement
a
cercher
Dieu,
encor
qu'ils
ne
bougent
d'un
lieu,
ne
laissent
point
d'avoir
assez
de
mauvaises
rencontres
qui
seroyent
pour
leur
faire
tourner
bride,
s'ils
n'avoyent
un
ferme
courage
de
resister.
Mais
c'est
pitie
qu'une
grande
quantite
(comme
i'ay
dict)
se
laisse
abbatre
par
les
difficultez
qui
se
presentent
a
eulx.
Ils
diront
bien
qu'il
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