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DE
LA
CENE.
Pour
nous
sustenter
donc
en
ceste
vie,
il
n'est
pas
question
de
repaistre
noz
ventres
de
viandes
corruptibles
et
caducques,
mais
de
nourrir
noz
ames
de
pasture
meilleure
et
plus
precieuse,
[pag.
7]
Or
toute
l'Escriture
nous
dict
que
le
pain
spirituel,
dont
noz
ames
sont
entretenues,
est
la
mesme
parolle
par
laquelle
le
Seigneur
nous
a
regenerez:
mais
elle
adiouste
quant
et
quant
la
raison,
d'autant
que
en
icelle
Iesus
Christ,
nostre
vie
unique,
nous
est
donne
et
administre.
Oar
il
ne
fault
pas
estimer
qu'il
y
ayt
vie
ailleurs
qu'en
Dieu.
1)
Mais
tout
ainsi
que
Dieu
a
constitue
toute
plenitude
de
vie
en
Iesus,
a
fin
de
nous
la
communiquer
par
son
moyen:
aussi
il
a
ordonne
sa
parolle
comme
instrument,
par
lequel
Iesus
Christ,
avec
toutes
ses
graces,
nous
soit
dispense.
Ce
pendant,
cela
demeure
tousiours
vray,
que
noz
ames
n'ont
nulle
autre
pasture
que
Iesus
Christ.
Pourtant,
le
Pere
celeste,
ayant
la
solicitude
de
nous
nourrir,
ne
nous
en
donne
point
d'aultre:
mais
plustost
nous
recommande
de
prendre
la
tout
nostre
contentement,
comme
en
une
refection
plainement
suffisante,
de
laquelle
nous
ne
nous
povons
passer,
et
oultre
laquelle
il
ne
s'en
peult
[pag.
8]
trouver
nulle
aultre.
Nous
avons
desia
veu
comment
Iesus
Christ
est
la
seule
viande
dont
noz
ames
sont
nourries:
mais
pource
qu'il
nous
est
distribue
par
la
parolle
du
Seigneur,
laquelle
il
a
destinee
a
cela,
comme
instrument,
qu'elle
2)
est
aussi
appellee
pain
et
eaue.
Or,
ce
qui
e&t
dict
de
la
parolle
ils
)
appartient
aussi
bien
au
Sacrement
de
la
Cene,
par
le
moyen
duquel
le
Seigneur
nous
meine
a
la
communication
de
Iesus
Christ.
Car
d'autant
que
nous
sommes
si
imbecilles,
que
nous
ne
le
povons
pas
recevoir
en
vraye
fiance
de
cueur,
quand
il
nous
est
presente
par
simple
doctrine
et
predication,
le
Pere
de
misericorde,
ne
desdaignant
point
condescendre
en
cest
endroict
a
nostre
infirmite,
a
bien
voulu
adiouster
avec
sa
parolle
un
signe
visible
par
lequel
il
representast
la
substance
de
ses
promesses,
pour
nous
confermer
et
fortifier,
en
nous
delivrant
de
toute
doubte
et
incertitude.
Puis
doncq
que
c'est
un
mystere
tant
hault
et
incomprehensible,
[pag.
9]
de
dire
que
nous
ayons
communication
au
corps
et
au
sang
de
Iesus
Christ,
et
que
de
nostre
part
nous
sommes
tant
rudes
et
grossiers,
que
nous
ne
povons
entendre
les
moindres
choses
de
Dieu,
il
estoit
de
mestier
qu'il
nous
feust
donne
a
entendre,
selon
que
nostre
capacite
le
povoit
porter.
Pour
ceste
cause
le
Seigneur
nous
a
institue
sa
Cene,
a,
fin
de
signer
et
seeller
en
noz
consciences
les
promesses
contenues
1)
Car
il
ne
fault
.
.
.
.
en
Dieu.
Cette
phrase
est
omise
dans
la
traduction
latine.
2)
qu'elle
1541.1549;
elle
1566
ss.
3)
il,
est
omis
a
partir
de
1566.
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