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IV.
DE
SERVIR
DIEU
LIBREMENT.
434
nous
suscite,
a
l'opposite,
nous
prenions
ceste
conclusion,
qu'il
n'y
a
rien
plus
beau
ne
plus
delectable
que
d'habiter
au
Temple
ou
on
la
voit.
Ainsi
toutes
fois
et
quantes
que
tels
scandales
nous
viennent
au
devant,
qu'il
nous
souvienne
que
c'est
Satan
qui
besongne
de
son
artifice
accoustume
pour
nous
troubler
la
veue.
Sur
cela
soyons
sages
pour
n'estre
point
divertis
de
veoir
la
face
de
Dieu,
a
fin
de
nous
esiouir
pleinement
en
la
voyant.
Les
povres
idolatres
nous
debvroyent
faire
grand
honte;
car
si
quelqu'un
d'eulx,
apres
avoir
mal
despendu
son
argent,
et
consume
son
corps
en
travail
pour
faire
un
fol
pelerinage,
estant
venu
au
lieu,
rencontre
un
hoste
qui
le
ranconne,
des
bateurs
de
pave
qui
luy
facent
violence,
des
prebstres
qui
l'affrontent;
brief,
qu'il
n'y
trouve
que
confusion,
si
est-ce
que
pour
tout
cela
sa
devotion
ne
changera
point:
car
il
dira
qu'il
est
venu
pour
veoir
et
adorer,
ou
le
corps
du
benoist
sainct,
ou
l'image
de
I
quelque
nostre
dame,
ou
un
tel
reliquaire.
La
simple
veue
d'une
charongne
ou
d'un
marmouset
aura
elle
plus
de
vertu
a
faire
que
les
incredules
demeurent
obstinez
en
leurs
superstitions,
que
la
face
de
Dieu
n'aura
envers
nous
pour
nous
donner
constance
a
suyvre
le
bien?
Nous
voyons
ceci
et
cela
qui
nous
despitent.
Dieu
nous
rappelle
a
soy
et
veult
qu'en
regardant
sa
face
nous
y
prenions
tel
plaisir,
que
nous
portions
patiemment
tout
le
reste.
Pourtant,
que
ce
soit
<
le
bouclier
et
refuge
de
tous
vrais
fideles
de
se
tenir
a
la
face
de
Dieu,
en
quelque
sorte
que
Satan
machine
a
les
divertir.
Et
de
faict,
quand
nous
la
priserons
ainsi
quelle
le
merite,
rien
ne
nous
coustera;
combien,
a
dire
la
verite,
que
la
pluspart
ne
sont
pas
tant
empeschez
de
scrupule
que
des
difficultez
qui
concernent
le
corps.
Non
pas
que
les
enfans
de
Dieu
n'ayent
des
combas
bien
difficiles
en
leurs
consciences,
quand
ils
trouvent
aux
Eglises
qu'on
dit
estre
reformees
les
scandales
dont
nous
avons
parle.
Et
pourtant
fault-il
que
ceulx
qui
se
dehberent
de
se
retirer
"aux
lieux
ou
l'Evangile
se
presche,
soyent
advertis
des
mauvaises
rencontres,
et
se
preparent
a
y
resister.
Que
ceulx
aussi
qui
en
ont
l'experience
se
fortifient,
et
que
maulgre
Satan
ils
continuent
a
cercher
la
face
de
Dieu.
Mais
quand
tout
sera
bien
compte,
il
n'y
a
qu'une
pure
desfiance
qui
retarde
[f.
64]
la
plus
grande
multitude;
et
comme
les
hommes
sont
subtils
a
forger
des
excuses,
les
riches
en
ameinent
d'un
coste,
les
povres
de
l'autre.
Comment
sera-il
possible,
dira
un
grand
terrien,
que
ie
me
desface
de
ce
que
i'ay?
et
m'en
irois-ie
desnue
de
tous
mes
biens?
I'ay
femme
et
enfans,
nous
avons
accoustume
d'estre
bien
nourris
sans
travailler;
que
ferons-nous
en
un
pais
estrange,
auquel
nous
n'aurons
ne
rentes
ne
revenus?
Le
povre
allegue
a
l'opposite:
I'ay
yci
bien
peu,
mais
Calvini
opera.
Vol
V11L
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