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QUATRE
SERMONS,
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et
le
corps,
il
fault
bien
qu'il
oublie
ce
qui
est
a
l'entour
de
soy.
Retournons
donc
a
ceste
estime
que
fait
David
de
cercher
la
face
de
Dieu,
selon
qu'aussi
il
en
parle
au
Pseaulme
84
(v.
ll),
disant:
qu'il
vault
mieulx
vivre
un
seul
iour
aux
parvis
du
Seigneur,
que
mille
et
en
estre
eslongne.
En
quoy
il
signifie
que
la
vie
des
fideles
ne
scauroit
estre
trop
briefve,
moyennant
que
Dieu
leur
face
ceste
grace,
qu'en
vivant
en
ce
monde
ils
s'exercent
a
le
servir
et
honorer,
se
confermer
en
ses
promesses
et
confesser
son
nom.
Si
quelcun
replicque
quo
cela
[f.
61]
se
peut
bien
faire
en
un
desert,
ou
entre
les
eo
nemis
de
la
foy,
ie
respon
que
ce
n'est
pas
sans
cause
que
David
notamment
exprime
ie
parvis
du
Temple
;
car
il
considere
combien
l'ordre
de
l'Eglise
est
necessaire
a
tous
hommes
mortels,
attendu
la
rudesse
et
infirmite
qui
est
en
eulx.
Si
ce
propos
estoit
bien
imprime
aux
cueur
s
de
tous,
a
scavoir,
de
venir
seulement
en
une
Eglise
Chrestienne
ou
ils
peussent
mourir
a
repos,
il
n'y
a
celuy
qui
n'eust
bien
tost
trousse
son
pacquet.
Mais
quoy?
Tous
appetent
do
vivre,
voire
a
leur
aise,
et
chascun
selon
la
cupidite
dont
il
est
mene.
Voyla
qui
est
cause
que
le
Temple
de
Dieu
est
mesprise.
Qui
plus
est,
beaucoup
sont
subtils
a
se
metre
devant
les
yeulx
de
mauvais
obiecta,
pour
&e
destourner
de
l'affection
qu'a
eue
David.
Ils
alleguent:
Que
proufiterons-nous
en
changeant
de
lieu?
Nous
trouverons
le
monde
ou
nous
viendrons,
aussi
bien
qu'il
est
en
nostre
pais.
Tout
est
auiourd'huy
corrompu;
il
y
a
par
tout
des
scandales
et
tentations
a
se
desbaucher.
Ie
leur
confesse
tout
cela.
Mais
s'il
estoit
question
de
leurs
corps,
et
qu'on
les
advertist
en
quel
lieu
ils
pourroyent
trouver
bons
medecins,
remedes
propres
et
autres
aides,
diroyent-ils
qu'il
ne
leur
en
chault,
pource
qu'on
peut
devenir
malade
par
tout?
Ie
confesse,
quelque
part
qu'on
soit,
qu'on
rencontrera
des
occasions
de
mal
faire
et
desbauchemens
tant
et
plus.
Mais
il
y
a
grande
difference
d'avoir
les
moyens
que
Dieu
nous
a
donnez
de
nous
retenir
et
redresser,
ou
d'en
estre
du
tout
destituez.
Prenons
le
cas
que
tous
vices
regnent
egualement
au
monde,
et
que
l'air
en
soit
infecte
comme
de
peste,
n'est-ce
pas
un
grand
avantage
d'avoir
les
preservatifs
que
Dieu
a
ordonnez
a
ses
enfans?
d'avoir
les
purges
et
medecines
par
lesquelles
il
nous
veult
guarir?
I'enten
tousiours
la
doctrine
de
l'Evangile,
quand
elle
est
preschee,
les
Sacremens,
quand
on
en
use
comme
il
appartient,
les
prieres
publicques,
et
ce
qui
appartient
a
nous
inciter
et
resveiller,
pour
n'estre
point
empoisonnez
des
tentations
du
monde.
De
tout
cela
chascun
scait
qu'il
n'y
a
rien
en
la
Papaulte,
mais
tout
le
contraire.
Advisons
doncques
qu'en
telle
necessite
que
nous
avons
d'estre
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