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43
SERMON
LXV
U
l'autre,
pour
donner
la
foy,
et
pour
s'obliger.
Voila
donc
l'intention
de
Iob,
mais
assavoir,
si
ce
desir
est
a
excuser,
quand
il
a
demande
a
Dieu
qu'il
peust
plaider
contre
lui?
Il
est
bien
certain
que
non.
Car
nous
n'avons
rien
plus
desirable
(comme
ii
fut
hier
touche
en
passant)
que
de
venir
devant
Dieu,
et
qu'il
soit
nostre
iuge,
voire
pour
nous
traitter
a
sa
facon.
Vray
est
que
s'il
desploye
sa
rigueur
contre
nous,
il
faut
que
nous
demeurions
confus
:
mal-heur
sur
les
povres
creatures
qui
viendront
pour
estre
iugees
en
rigueur
et
sans
misericorde.
Mais
d'autant
que
Dieu
nous
aime,
pour
nous
recevoir
par
la
remission
de
nos
pechez
qu'il
nous
offre,
et
qu'en
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
il
declare
qu'il
a
este
reconcilie
avec
nous,
et
prononce
tous
ceux
ausquels
les
pechez
sont
pardonnez
estre
bien-heureux:
quand
nous
oyons
ces
proposla,
pouvons-nous
souhaiter
meilleure
condition,
que
de
venir
devant
la
face
de
celui
qui
abolit
nos
fautes,
et
qui
les
iette
derriere
son
dos,
et
au
profond
de
la
mer,
comme
il
en
est
parle?
Et
mesmes
voila
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
auquel
est
donnee
toute
puissance
de
iuger,
qui
est
pour
maintenir
nostre
cause,
il
est
nostre
advocat.
Ne
pensons-nous
point
qu'il
doive
faire
valoir
la
mort
qu'il
a
enduree
tant
amere
pour
nous?
Ainsi
donc,
si
les
hommes
estoyent
advisez
comme
ils
devroyent,
il
n'y
auroit
rien
plus
a
souhaiter,
que
d'estre
iugez
de
Dieu,
voire
moyennant
qu'ils
puissent
avoir
leur
refuge
a
sa
misericorde,
et
qu'ils
se
rendent
entre
les
mains
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qui
ne
veut
point
nous
iuger
a
nostre
condamnation,
mais
plustost
afin
de
nous
absoudre.
Et
pourquoy?
Car
nous
pouvons
dire
alors
avec
sainct
Paul
(Rom.
8,
32),
Qui
est
celui
qui
nous
condamnera?
Dieu
est
celui
qui
nous
iustifie.
Qui
est-ce
qui
nous
accusera,
puis
que
Iesus
Christ
est
I'ad
vocat
qui
defend
nostre
cause,
et
celui
aussi
qui
respond
pour
nous
devant
Dieu
son
Pere?
Maintenant
craindrons-nous
d'estre
ni
accusez
ni
condamnez?
Mais
quoy?
Iob
a
ici
declare
comme
il
s'est
trouve
agite
en
ses
passions
et
tormens:
et
par
cela
nous
sommes
instruits
de
reprimer
nostre
malice."
Pourquoy?
Car
nous
voyons
quels
sont
les
excez
de
nostre
nature.
Si
nous
laschons
la
bride
a
nos
affections,
ou
est-ce
qu'il
nous
en
faudra
venir?
Iob
demande
de
plaider
contre
Dieu.
Helas!
Et
pourra-il
gaigner
sa
cause?
Mais
il
demande
d'estre
abysme.
Autant
en
ferons-nous,
si
ce
n'est
que
Dieu
nous
reprime,
et
qu'il
nous
face
la
grace
de
pouvoir
domter
nos
passions.
Notons
bien
donc
en
premier
lieu,
que
quand
les
hommes
se
laisseront
transporter
par
leurs
affections
charnelles,
ils
se
desborderont
iusques-la,
et
s'endurciront
tellement,
qu'ils
ne
feront
nulle
difficulte
de
se
venir
ruer
contre
Dieu:
et
c'est
une
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