33:43
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SERMON
II
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Dieu.
S'il
estoit
dit
simplement
que
Iob
a
sanctifie
le
Seigneur,
on
diroit,
Et
bien,
c'estoit
un
preud'-
homme
quant
a
lui,
mais
il
n'a
pas
eu
grande
solicitude
de
ses
enfans:
ce
lui
a
este
assez
de
s'acquitter
envers
Dieu,
mais
il
a
mis
la
bride
sur
le
col
aux
autres.
Or
a
l'opposite
il
est
dit,
qu'il
leur
a
mande,
qu'ils
se
sanctifiassent,
et
cela
se
fust
fait
en
vain,
et
eut
este
inutile,
sinon
qu'ils
eussent
long
temps
desia
este
enseignez,
comme
ils
devoyent
cheminer
en
la
crainte
de
Dieu.
Et
combien
que
desia
ils
fussent
devenus
hommes
d'aage,
et
que
chacun
eust
sa
maison,
et
sa
table
a
part:
si
est-ce
neantmoins
que
Iob
ne
laissoit
point
de
les
tenir
tousiours
sous
quelque
discipline.
Voila
donc
une
instruction
qui
nous
est
bien
utile,
c'est
a
savoir,
que
les
peres
doivent
tellement
conduire
leurs
enfans,
que
Dieu
soit
honore
de
tous.
Et
d'autant
nous
faut-il
mieux
noter
ceste
doctrine,
que
nous
voyons
qu'elle
est
si
mal
pratiquee.
Car
auiourd'huy
ceux
qui
ont
des
enfans
veulent
bien
qu'ils
soyent
enseignez:
mais
qu'ils
soyent
menez
d'un
zele,
et
affection
de
Dieu,
a
grand
peine
en
trouvera
on
de
cent
l'un.
Quoi
donc?
chacun
pense
a
son
profit.
Il
dira
bien,
ie
voudrois
que
mon
enfant
fust
enseigne:
mais
quoi?
quand
il
aura
bon
esprit,
qu'il
parviene,
qu'il
se
face
valoir,
qu'il
amasse
des
biens,
qu'il
soit
en
credit,
et
en
honneur.
Voila
les
regards
qu7auront
les
peres,
quand
ils
voudront
que
leurs
enfans
soyent
enseignez:
mais
de
tendre
a
ceste
simplicite
pour
dire,
Ie
me
contente
que
mon
enfent
serve
a
Dieu,
estant
asseure
que
Dieu
le
benira,
qu'il
le
fera
prosperer,
et
encores
qu'il
soit
povre
selon
le
monde,
ie
me
contente
que
Dieu
soit
son
pere:
combien
y
en
a-il
qui
ayent
une
telle
consideration?
Et
Dieu
aussi
rend
le
payement
aux
peres
tel
qu'ils
ont
merite
:
car
ii
leur
semble
qu'ils
ont
beaucoup
fait
quand
ils
auront
avance
leurs
enfans:
et
Dieu
permet
que
leurs
enfans
leur
crevent
les
yeux,
que
ce
soyent
des
bourreaux
qui
les
tormentent.
Nous
voyons
cela
a
l'oeil
:
mais
ils
ne
cognoissent
point
que
c'est
Dieu
qui
les
chastie,
et
a
bon
droit.
Et
ainsi
d'autant
plus
nous
faut
il
bien
noter
la
doctrine
que
nous
monstre
ici
le
sainct
Esprit
sous
l'exemple
de
Iob,
c'est
a
savoir
que
les
peres
tienent
leurs
enfans
en
telle
bride,
qu'ils
les
sollicitent
a
servir
a
Dieu.
Et
mesmes
ceste
circonstance
n'est
point
a
oublier,
c'est
a
scavoir,
que
combien
que
les
enfans
de
Iob
fussent
desia
en
aage
d'homme,
neantmoins
le
pere
les
tient
tousiours
comme
en
humilite,
et
les
exhorte
de
demander
pardon
a
Dieu,
quand
ils
l'ont
offense,
et
de
se
purifier.
Or
auiourd'hui
si
tost
que
les
enfans
auront
dix
ans,
ils
Guideront
estre
hommes:
ii
leur
faudroit
donner
des
verges
quinze
ans
apres
que
ils
portent
les
enseignes
d'homme,
et
qu'il
semble
que
ce
soit
merveilles:
car
ce
ne
sont
que
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