26:43
43
SERMON
XIV.
44
a
corrompus:
et
c'est
tout,
quand
on
a
voulu
gloser
que
Dieu
a
endurci
le
coeur
de
Sehon,
d'autant
qu'il
a
promis
que
cela
se
fist:
il
n'a
point
empesche
une
telle
durte,
ni
l'obstination
de
son
coeur,
c'est
a
dire,
il
a
laisse
faire
Sehon
quand
il
s'est
monstre
obstine.
Ce
sont
des
subterfuges
trop
frivoles.
Car
quand
l'Ecriture
dit
notamment,
que
Dieu
a
endurci,
elle
luy
attribue
l'oeuvre.
Et
puis
nous
voyons
aussi
comme
elle
parle
:
Tu
Fas
fait,
Seigneur:
et
ce
n'est
point
seulement
en
ce
passage.
Pensons-nous
que
le
sainct
Esprit
n'eust
eu
langage
pour
parler
quand
il
dit:
I'endurciray
le
coeur
de
Pharao,
voici
Dieu
l'a
endurci.
Et
puis
au
Pseaume:
Que
le
Seigneur
a
tourne
les
coeurs,
et
les
a
convertis
a
obstination,
quand
ils
se
sont
ainsi
eslevez
contre
le
peuple
d'Israel.
Si
l'on
veut
tousiours
courir
a
ceste
glose,
Dieu
dit
qu'il
endurcira,
c'est
a
dire,
qu'il
n'empeschera
pas
l'endurcissement
:
ou
sera-ce
aller?
Nous
voyons
que
c'est
une
chose
ridicule:
et
le
mot
de
Tourner
le
monstre
bien.
Voila,
Dieu
tourne
le
coeur
:
la,
ou
les
coeurs
estoyent
ployables
et
enclins
a
humanite,
Dieu
ies
tourne,
et
fait
qu'ils
sont
enflammez
en
haine,
qu'ils
viennent
faire
guerre
les
premiers.
Et
que
signifie
cela?
Ainsi
donc
si
on
ne
se
veut
iouer,
et
mocquer
de
l'Escriture
saincte,
il
n'est
point
question
de
cercher
de
telles
eschappatoires
:
mais
plustost
il
nous
faut
regarder,
comment
c'est
que
Dieu
endurcit
les
coeurs.
Et
cependant
qu'il
n'est
point
coulpable
de
la
dur
t
e
qui
est
aux
hommes,
et
le
mal
ne
luy
peut,
et
ne
luy
doit
estre
impute.
Il
faut
venir
la.
Or
notons,
combien
que
Dieu
endurcisse
les
coeurs,
que
les
hommes
ne
laissent
pas
de
s'endurcir
eux-mesmes.
Car
ces
deux
ici
se
peuvent
bien
accorder,
c'est
assavoir,
que
l'homme
s'endurcit
a
malice,
et
sans
que
Dieu
besongne
d'une
facon
telle
que
le
mal
procede
de
luy,
ne
qu'il
luy
doive
estre
impute,
comme
nous
avons
dit.
Or
que
les
hommes
soyent
coulpables
de
leur
durte,
et
qu'ils
en
doyvent
porter
la
condamnation,
il
n'en
faut
point
faire
longue
dispute:
car
chacun
porte
son
procez
tout
forme
en
soy.
Comment?
Les
plus
meschans
se
redarguent,
encores
que
tout
le
monde
les
voulust
excuser,
et
qu'ils
fussent
absouts
et
de
grands
et
de
petis:
si
est-ce
qu'ils
ont
la
dedans
un
remors,
qu'ils
sentent
bien
que
quand
ils
faillent,
et
qu'ils
pechent,
que
c'est
de
leur
bon
gre,
que
c'est
d'une
certaine
malice,
que
c'est
de
leur
propre
vouloir.
Il
n'y
ha
celuy
des
hommes
qui
ne
cognoisse
cela:
ie
di
les
plus
grans
contempteurs
de
Dieu,
ceux
qui
se
sont
abbrutis
tant
qu'il
leur
a
este
possible:
toutesfois
si
ont-ils
ce
cautere
qui
les
brusle
la
dedans,
qu'ils
cognoissent
que
leurs
pechez
ne
viennent
point
sinon
de
leur
propre
mouvement,
et
de
leur
affection
maudite
et
meschante.
Puis
qu'ainsi
est
donc
les
hommes
se
sentent
coulpables,
il
ne
faut
plus
disputer
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