15:43 43 EPISTOLAE 1911.1916 44 8. Paul, quen contemplant la face de Iesus Christ au mirouer de son Evangile, nous soions conformez a luy de gloire en gloire. En quoy il signifie que selon que nous approchons plus pres de Iesus Christ, et le congnoissons plus privement, la grace et vertu de son Esprit croist aussi et se multiplie en nous. Ainsi donques que vous soiez soigneux a tousiours profiter de mieux en mieux. Qui plus est vous avez a penser de voz enfans, lesquelz Dieu vous a commis a ceste charge, affin quilz luy soient desdiez, et quil en soit le pere souverain comme de vous. Vray est que beaucoup sont empeschez de saquiter de leur devoir pour le regard de leurs enfans, pource quils nont aultre desir que de les avancer au monde. Mais cest une pauvre consideration et trop perverse. Ainsi ie vous prie, daultant que Dieu vous a donne lignee et des enfans de bon esprit, quen reputant que cest un thresor precieux, vous donniez ordre quilz soient instruictz de bonne heure en sa crainte, et quilz soient preservez des pollutions et ordures ausquelles nous avons este plongez. Ie scay que vous navez pas attendu destre incite par moy a bien commencer, mais que vous les avez pourveuz dun homme qui a ie scavoir pour les bien instruire, et sy emploie fidelement. Mais pource quil fault que tant le pere que les enfans soient plainement adonnez a Dieu, et les destourbiers que Sathan mect par dela sont si difficiles a surmonter que rien plus, il est bien mestier que vous soiez exhorte a les dresser plus en lheritaige celeste quaux biens et honneurs caduques dicy bas. Surquoy, faisant fin, Monsieur, apres mestre humblement recommande a vostre bonne grace, ie supplieray nostre bon Dieu de vous avoir en sa Baincte protection, vous augmenter ce quil vous a donne de la congnoissance de sa verite, et vous gouverner tellement par son Esprit quil soit servy et honore de vous, iusques a ce que nous soions recueilliz en la gloire de son Royaulme immortel. De Genefve, ce 25me de febvrier 1554. Vostre humble frere et serviteur, Iehan Calvin. 1912. VERGERIUS BULLINGERO. Calvinus a Bullingero et veteribus in loco paulino de Antichristo dissentit. Ipse idem argumentum nunc tractat et mox aliud parum mundum.