10.1:43 ORDONNANCES. pour donner liberte a ladicte femme de se pouvoir remarier. Que si l'abuseur retournoit apres, qu'il soit puny selon qu'on verra estre raisonnable. Si une femme se depart d'avec son mary et s'en aille en ung aultre lieu, et que le mary vienne demander d'estre separe d'elle et mis en liberte de se remarier, qu'on regarde si elle est en lieu dont on la puisse evocquer ou pour le moins luy notifier qu'elle ayt a comparoistre pour respondre a la demande de son mary, et qu'on ayde le mary de lettres et aultres adresses pour ce faire. Ce faict, qu'on use de telles proclamations comme dict a este cydessus, ayant premierement evocque les plus prochains parens ou amy s d'icelle pour les admonester de la faire venir s'ilz peuvent. Si elle comparoist dedans le terme et que le mary refusast de la prendre1) pour la suspition qu'il auroit qu'elle se fust mal gouvernee de son corps et que c'est une chose trop scandaleuse a une femme d'ainsi abandonner son mary, qu'on tasche de les reduire en bonne unyon, exhortant le mary a luy pardonner sa faulte. Toutesfois s'il perseveroit a faire instance de cela, qu'on s'enquiere du lieu ou elle a este, quelles gens elle a hante et comment elle s'est gouvernee, et si on ne trouve point d'indices ou argument certain pour la convaincre d'avoir faulse la loyaulte de mariage, que le mary soit contrainct de se reconcilier avec elle. Que si on la trouve chargee de presumption fort vehemente d'avoir paillarde, comme de s'estre retiree en mauvaise compaignie et suspecte, et n'avoir point mene honeste conversation et de femme de bien, que le mary soit ouy en sa demande et qu'on luy octroye ce que raison portera. Si elle ne comparoist point le terme escheu, on tienne la mesme procedure contre elle comme on feroit contre le mary en cas pareil. S'il y avoit2) parens ou amys en la ville qui eussent ayde 1) de la prendre, manque ibid. 2) La fin de l'article manque dans ces textes. Mais par