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a
fin
que
Dieu
ne
perde
point
sa
peine
ea
nous
appelant
a
soy.
Or,
il
conioint
yci
deux
articles
qui
sont
dignes
d'estre
observez.
Le
premier
est
quand
Dieu
a
parle,
disant:
Cerchez
ma
face,
qu'il
a
respondu
a
ceste
voix
d'une
bonne
affection
de
cueur.
Le
second
est
qu'apres
avoir
dict:
Ouy,
il
dit
qu'il
s'employera
par
effect
a
cercher
la
face
de
Dieu.
Et
de
faict,
voyci
l'ordre
selon
lequel
nous
aurions
a
proceder:
c'est
de
donner
ouverture
et
acces
a
ce
que
Dieu
nous
dit,
selon
aussi
qu'il
nous
est
remonstre
au
Pseaulme
(95,
8):
Auiourd'huy,
en
oyant
sa
voix,
n'endurcissez
pas
vos
cueurs:
mais
il
s'en
trouve
bien
peu
qui
le
facent.
Une
grande
partie
dira
bien
pour
s'acquicter:
Ouy,
c'est
raison;
il
n'est
pas
licite
de
replicquer
a
l'encontre:
mais
il
s'en
fault
beaucoup
que
ce
qu'ils
accordent
de
bouche
leur
entre
iusques
au
cueur.
Ainsi
apprenons
de
commencer
par
ce
bout,
que
nous
respondions
a
Dieu
a
bon
escient,
que
nous
avons
entendu
le
bien
qu'il
nous
fait,
en
nous
conviant
a
veoir
sa
face.
Si
cela
est,
il
ne
se
peut
faire
que
le
reste
ne
s'ensuyve,
a
scavoir,
une
vertu
d'exploicter
ce
que
nous
cognoistrons
nous
estre
si
iustement
commande,
et
pour
nostre
bien
singulier.
Car
David
monstre
qu'il
n'a
point
eu
une
meditation
froide
ou
morte,
sans
remuer
ne
bras
ni
iambes,
mais
qu'en
ayant
conclud
qu'il
Moit
cercher
Dieu,
il
s'est
mis
en
chemin
et
proteste
qu'il
poursuyvra.
Or
c'est
une
grande
honte
a
ceulx
qui
se
disent
Chrestiens,
de
si
mal
practiquer
l'un
et
l'autre.
Aucuns
allegueront
qu'il
ne
leur
est
point
licite
de
quicter
le
pais
de
leur
naissance,
combien
qu'ils
soyent
la
destituez
[f.
58]
de
la
pasture
de
vie,
et
qu'il
n'y
ait
que
desolation
quant
a
l'ordre
de
l'Eglise.
Pourquoy?
A
cause
du
debvoir
qu'ils
ont
a
leur
prince
naturel.
A
quoy
ie
ne
feray
pas
longue
replicque.
Seulement
ie
leur
demande,
s'ils
n'avoyent
que
boire
ne
que
manger
en
leur
maison,
s'ils
y
seroyent
retenus
d'un
tel
scrupule.
Il
n'y
a
celuy
qui
ne
se
dispensait
hardiment
de
quicter
son
pais,
pour
ne
point
mourir
de
faim.
Ie
mettray
un
cas
qui
n'est
pas
encore
tant
privilege,
c'est
que
si
on
leur
presentoit
six
fois
autant
de
biens
qu'ils
ont
en
pais
estrange,
qu'ils
ne
feroyent
pas
grande
difficulte
pour
s'en
aller
tantost
mettre
en
possession.
De
quoy
donc
leur
sert-il
de
pretendre
ces
couleurs,
puis
qu'on
voit
que
c'est
au
plus
loing
de
leur
cueur
qu'ils
parlent?
Il
n'est
pas
yci
question
de
se
retirer
en
terre
d'ennemi,
la
ou
ils
soyent
contraincts
de
porter
armes
contre
leur
prince,
pour
faire
guerre
a
leur
pais
naturel,
mais
seulement
de
cercher
lieu
pour
servir
paisiblement
a
Dieu,
la
ou
rien
ne
les
empesche
qu'ils
ne
prient
pour
leur
prince
et
pour
tous
ses
subiects.
Brief,
telle
retraicte
n'est
autre
que
celles
qui
se
font
tous
les
iours
pour
quelques
commoditez
terriennes,
sans
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