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421
III.
D'ESTRE
EN
L'EGLISE.
422
et
loing
de
Dieu.
De
ceulx
mesme
qui
ont
abandonne
leur
pais
pour
venir
yci
servir
a
Dieu,
il
y
en
a
qui
s'y
portent
assez
laschement.
Qu'est-il
doncques
de
faire?
Puis
que
Dieu
se
monstre
a
nous,
contentions
sa
beaute;
mais
il
ne
fault
pas
laisser
derriere
la
facon
de
la
bien
contempler:
c'est
que
nous
soyons
ravis
en
l'amour
d'icelle,
et
transformez
en
sa
semblance,
comme
dit
sainct
Paul
(2.
Cor.
3,
18).
Et
pour
ce
faire,
il
nous
convient
estre
attentifs,
plus
que
nous
ne
sommes
ne
que
nous
n'avons
accoustume
d'estre,
a
considerer
ce
que
Dieu
[f.
52]
nous
propose
en
son
Temple.
Oar
qui
est
cause
que
nous
rapportons
si
peu
de
fruict
des
sermons
et
des
Sacremens,
sinon
que
nous
n'applicquons
guere
nostre
estude
a
ce
qui
s'y
dit
et
s'y
faict?
Ainsi
nous
avons
les
oreilles
batues,
et
les
cueurs
nullement
touchez.
Encor
y
en
a-il
beaucoup
qui
n'entendent
de
tout
un
sermon
que
quelque
mot
en
passant,
voire
a
demi.
Parquoy
ce
n'est
pas
sans
cause
que
David
parle
de
visiter
attentivement
le
Temple
du
Seigneur.
Et
de
faict,
les
grans
thresors
de
la
sagessje
de
Dieu,
qui
nous
y
sont
proposez
meritent
bien
qu'on
s'arreste
songneusement
a
les
regarder.
Or
comme
i'ay
desia
touche,
Dieu
ne
veult
point
qu'on
les
regarde
pour
s'en
retourner
vuide.
Scachons
donc
que
la
doctrine
a
proufite
en
nous,
quand
nous
sommes
deuement
reformez
pour
servir
a
Dieu;
et
c'est
ce
qu'entend
David
au
Pseaulme
84,
que
nous
avons
allegue
par
ci
devant:
Que
ceulx
qui
habitent
en
la
maison
de
Dieu
le
loueront.
A
quel
propos
doncques
nous
assemblons-nous?
Pourquoy
est-ce
que
l'Evangile
nous
est
presche?
Pourquoy
avons-nous
le
Baptesme
et
la
Cene,
sinon
a
fin
que
Dieu
soit
magnifie
en
nous?
Or
ceste
louange
ne
gist
pas
seulement
au
bout
de
la
langue,
mais
elle
s'estend
par
toute
la
vie.
Pourtant
il
est
dict
en
l'autre
passage
(Pseaulme
26,
6):
Ie
laveray
mes
mains
en
integrite,
Seigneur,
puis
i'entreray
a
ton
autel.
Nous
voyons
maintenant
quel
est
le
vray
usage
de
tout
l'ordre
de
l'Eglise;
c'est
que
nous
servions
purement
a
Dieu.
Du
temps
de
la
Loy,
ceulx
qui
venoyent
adorer
au
Temple,
et
les
Sacrificateurs
y
entrans
pour
faire
leur
office,
se
lavoyent.
Ceste
ceremonie
est
passee,
mais
nous
en
debvons
retenir
la
verite.
C'est,
d'autant
que
nous
avons
les
moyens
pour
nous
induire
au
service
de
Dieu,
nous
debvons
cheminer
en
plus
grande
integrite
que
les
autres:
car
selon
que
Dieu
nous
donne
les
aides,
tant
moins
y
a-il
d'excuses
pour
nous,
si
nous
ne
les
faisons
valoir.
Si
nous
chopons,
ce
n'est
point
par
faulte
que
nous
ne
voyons
les
chemins
devant
nos
pieds.
S'il
nous
advient
de
nous
escarter,
ce
n'est
point
par
faulte
que
Dieu
ne
nous
esclaire
tant
et
plus.
Si
nous
oublions
a
faire
nostre
debvoir,
ce
n'est
point
par
faulte
d'estre
solicitez.
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