34:42
pie
sur
la
gorge
quand
ils
seront
tombez,
mais
que
plustost
nous
ayons
ceste
affection
et
desir
de
les
relever:
mais
sur
tout
nous
avons
a
requerir
Dieu,
qu'il
nous
donne
l'esprit
d'intelligence,
comme
i'ay
dit.
Et
au
reste,
cela
se
doit
prattiquer
plus
avant:
c'est
assavoir,
quand
chacun
de
nous
sera
en
quelque
trouble,
qu'il
regarde
d'appliquer
l'Escriture
saincte
a
tel
usage,
quil
en
puisse
estre
console.
Pourquoy?
Nous
sommes
marris
quand
on
nous
viendra
picquer,
et
qu'estans
en
affliction
on
nous
viendra
encores
ietter
comme
un
comble
d'avantage
:
nous
dirons
bien
que
c'est
une
grande
cruaute,
et
qu'il
n'y
a
nulle
rondeur
ni
droiture
aux
hommes,
quand
ils
nous
traittent
ainsi:
mais
cependant
chacun
de
nous
fera
le
semblable
envers
soy-mesme.
Et
comment?
Si
ie
suis
en
quelque
tristesse,
quand
ie
prendrai
l'Escriture
saincte
pour
me
consoler,
ie
n'advise
point
a
prendre
les
passages
pour
ce
faire:
mais
plustost
quand
i'y
trouverai
quelque
menace,
ie
m'enflamme,
et
ma
fascherie
s'augmente
de
plus
en
plus,
au
lieu
que
l'Escriture
me
devroit
faire
sentir
quelque
goust
de
la
bonte
de
Dieu
pour
me
resiouyr
en
lui,
et
adoucir
toutes
mes
tristesses.
Voila
donc
comme
nous
sommes
mal
advisez,
d'autant
que
nous
ne
pouvons
pas
avoir
prudence
pour
nous
consoler
comme
nous
devrions,
et
comme
Dieu
nous
monstre
qu'il
veut
qu'on
le
face.
Et
ainsi,
non
seulement
que
nous
ayons
compassion
et
pitie
de
nos
prochains
quand
iis
seront
affligez,
mais
qu'un
chacun
aussi
regarde
a
soy,
pour
se
bien
consoler
et
alleger
de
tous
ses
maux,
quand
il
se
trouvera
en
telle
extremite.
Or
il
s'ensuit,
que
Iob
demande
a
Dieu,
Qu'il
mette
gage,
et
qu'il
donne
pleige,
ou
respondant.
Qui
sera
(dit-il)
celui
qui
toucher
a
en
ma
main?
Il
retourne
a
ce
propos
qui
fut
hier
declare,
qu'il
voudroit
bien
plaider
contre
Dieu,
voire
plaider
tout
ainsi
qu'a
son
compagnon,
et
a
son
pareil.
Car
pourquoy
demande-il
gage?
Pourquoy
demande-
il
respondant,
ou
fiance?
C'est
qu'il
veut
que
Dieu
se
demette
de
sa
maieste:
comme
s'il
disoit,
II
est
vrai
que
cependant
que
tu
demeureras
en
ta
grandeur,
ie
n'ose
pas
venir
pour
disputer
contre
toy,
tu
es
tout-puissant
pour
me
confondre:
mais
que
tu
me
donnes
conge
que
ie
puisse
parler
avec
toi,
et
que
tu
mettes
ici
gage,
que
tu
t'obliges,
que
tu
passes
condamnation,
que
tu
te
submettes
a
la
iurisdiction
d'un
iuge:
comme
si
un
homme
n'estant
point
habitant
d'un
lieu,
eslisoit
domicile,
et
baillast
respondant.
Voila
donc
ce
que
Iob
entend
quand
il
dit,
Que
est-ce
qui
toucher
a
en
ma
main?
C'est
a
dire,
qui
est-ce
qui
viendra
ici
pour
respondre?
Car
on
usoit
de
ceste
ceremonie,
comme
maintenant
on
touchera
le
papier,
ou
en
la
main
d'un
iuge,
ou
d'un
notaire.
Ainsi
de
ce
temps-la
les
parties
touchoient
en
la
main
l'un
de
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