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qui
avoit
belle
monstre
de
vertu,
se
descouvrira
n'estre
que
debilité.
Voila
comme
ce
qui
semble
en
nous
parfait
iusques
au
bout,
ne
peut
nullement
satisfaire
à
la
pureté
de
Dieu.
3.
Voila
dont
est
procedé
l'horreur
et
estonnement
duquel
l'Escriture
recite
que
les
Saincts
ont
esté
affligez
et
abatus
toutes
fois
et
quantes
qu'ils
ont
senti
la
presence
de
Dieu.
Car
quand
nous
voyons
ceux
qui
estans
comme
eslongnez
de
Dieu
se
trouvoyent
asseurez
et
alloyent
la
teste
levée,
si
tost
qu'il
leur
manifeste
sa
gloire,
estre
esbranlez
et
effarouchez,
en
sorte
qu'ils
sont
opprimez,
voire
engloutis
en
l'horreur
de
mort,
et
quasi
s'esvanouissent:
de
là
on
peut
bien
conclurre
que
les
hommes
ne
sont
iamais
assez
bien
touchez
et
esmeus
du
sentiment
de
leur
povreté,
iusques
à
ce
qu'ils
se
soyent
comparez
à
la
maiesté
de
Dieu.
Or
de
tel
estonnement
nous
avons
assez
d'exemples
tant
aux
Iuges
que
Dieu
a
gouvernez
en
Iudée,
qu'aux
Prophetes:
tellement
que
ce
propos
estoit
coustumier
entre
le
peuple
ancien,
Nous
mourrons:
car
nous
avons
veu
le
Seigneur
(Iug.
13,
22;
Es.
6,
5;
Ezech.
1,
28;
3,
14,
et
ailleurs).
Parquoy
l'histoire
de
Iob,
pour
abatre
les
hommes
d'une
droite
apprehension
de
leur
bestise,
debilité
et
souilleure,
tire
tousiours
son
principal
argument
de
ceste
source:
c'est
de
monstrer
quelle
est
la
sagesse,
vertu
et
pureté
de
Dieu;
et
non
sans
cause.
Nous
voyons
comme
Abraham,
d'autant
plus
qu'il
est
approché
pour
contem-
presence
de
Dieu.
Pource
quand
nous
voyons
que
ceulx
qui
en
l'absence
du
Seigneur
consistoient
comme
fermes
et
asseures,
sont
ainsi
esbranlez
et
espouvantez,
incontinent
qu'iceluy
leur
manifeste
sa
gloire,
iusques
à
estre
quasi
engloutis
de
l'horreur
de
la
mort,
et
presques
rediges
à
neant:
de
cela
on
peut
appercevoir,
que
l'homme
n'est
iamais
assez
touché
de
la
congnoissance
de
son
infirmité,
sinon
apres
qu'il
s'est
comparé
à
la
maiesté
de
Dieu.
Et
de
cest
espoventement
nous
avons
plusieurs
exemples,
tant
aux
Iuges
comme
aux
Prophetes:
tellement
que
ceste
sentence
estoit
fort
vulgaire
entre
le
peuple
de
Dieu:
nous
mourrons,
puisque
le
Seigneur
nous
est
apparu.
Parquoy
aussi
l'histoire
de
Iob,
pour
abatre
les
hommes
par
la
recognoissance
de
leur
folye,
foiblesse
et
polution,
deduit,
tousiours
le
principal
argument
de
la
description
de
la
sapience,
puissance
et
pureté
de
Dieu
et
ce
non
sans
cause.
Car
nous
voyons
comment
Abraham
se
recongnoist
myeux
estre
terre
et
poudre:
d'aultant
plus
qu'il
est
approché
de
contempler
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