8:418 tance nous contraint de mieulx esplucher commenti la doctrine que nous avons ci dessus exposee appartient a nostre temps. Ie confesse qu'il n'y a plus de temple materiel ou il faille aller en pelerinage pour sacrifier a Dieu, mais qu'auiourd'huy nous sommes ses temples spirituels, et que nous debvons en tout lieu lever les mains pures au ciel. Mais l'ordre d'invoquer son nom en la compaignie des fideles dure a iamais: car cela n'est pas des figures de l'ancien Testament, mais c'est la reigle que nostre Seigneur Iesus nous a donnee iusques en la fin du monde. Parquoy, combien que nous differions avec David quant a ce Temple de Sion et aux sacrifices, nous sommes semblables en ce que nous avons a prier Dieu en commun, et a nous assembler pour faire confession de noitre foy. Il est bien vray que nous ne sommes plus comme petis enfans tenus soubs la tutelle de la Loy de Moyse: mais tant y a que nous sommes hommes, et serons iusques a ce que Dieu nous retire du monde. Ainsi combien que les ombres et figures qui ont este du temps de David ne nous appartiennent plus, si est-ce que nous avons mestier d'estre poulsez et amenez par la predication de l'Evangile et par les Sacremens. Si quelqu'un debat au contraire, il ne fault que l'experience pour le vaincre: car les plus habiles monstrent bien la necessite qu'ils ont que Dieu aide a leur foiblesse. Nous ne sommes point la-dessus, a scavoir si Dieu peut conduire les siens sans aucun moyen inferieur, mais comment c'est qu'il les veult conduire. Or il est certain que, voyant nostre imbecillite, il nous a donne comme des potences ou bastons pour nous soubstenir. Quelle follie est-ce, ie vous prie, quand nous sentons [f. 49] que les iambes nous faillent, de ne tenir compte des potences, comme si elles ne nous servoyent de rien. Cognoissons doncques quelque di- A≪ersite qu'il y ait entre nous et les Iuifs, que la doctrine que met yci David est commune a tous: seulement nous avons a changer le mot de Temple, en ce que nous ne sommes plus liez en un certain lieu. Cependant le regard qu'avoit David ne nous attouche pas moins qu'a luy. Il est vray que gens haultains et presomptueux ne font pas grand cas qu'on s'assemble pour ouir le sermon, pour faire prieres publiques, et pour administrer les Sacremens: mais c'est faulte d'examiner leurs consciences. De nostre coste, quand il n'y auroit sinon l'ordonnance de Dieu, contentons-nous de ce qu'il luy plaist entretenir nostre foy en telle petitesse; mais encores, comme nous avons dict, nous sentons le proufit qui nous en revient. Quoy qu'il en soit, puisque sainct Paul declare (Ephes. 4, l l ) que c'est le chemin de venir a perfection que de se tenir a l'ordre de l'Eglise, tel que Iesus Christ l'a institue quand il a donne des Pasteurs, mauldicte soit l'oul- 27