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in.
D'ESTRE
EN
L'EGLISE.
418
ne
s'escrie:
Tes
autels,
Seigneur,
ou
sont
tes
autels,
mon
Dieu,
mon
Roy?
Et
de
faict,
les
vanitez
du
monde
regnent
par
trop
en
eulx,
pour
souffrir
que
Dieu
y
soit
obei.
Ce
mot
aussi
est
d'importance,
quand
David
dit
qu'il
a
demande
a
Dieu
la
chose
dont
il
parle:
car
il
sera
facile
de
faire
si
beau
semblant
devant
les
hommes,
qu'on
cuidera
que
ce
soit
tout
feu
de
nous.
Mais
voyci
comme
un
homme
pourra
dire
que
c'est
a
bon
escient
qu'il
desire
d'estre
au
troupeau,
si
en
n'ayant
que
Dieu
pour
son
tesmoing,
il
ha
neantmoins
ceste
affection.
Car
quand
nous
venons
devant
un
tel
iuge,
il
fault
que
toute
hypocrisie
cesse,
et
qu'il
n'y
ait
que
verite
et
rondeur.
Voulons
nous
donc
ensuyvre
l'exemple
de
David?
que
chascun
se
retire
en
sa
conscience,
et,
en
addressant
son
propos
a
Dieu,
qu'il
dise:
Seigneur,
tu
sais
comme
ie
prise
d'estre
en
ton
Eglise
par
dessus
tous
les
biens
de
ce
monde.
Au
reste,
nous
sommes
yci
advertis
aussi
bien
de
ne
point
ronger
nostre
frain
a
gemir
et
nous
lamenter;
mais
que
nous
debvons
iecter
nos
souspirs
droict
a
celuy
qui
peut
remedier
a
nostre
mal.
De
faict,
nous
debvons
bien
scavoir
que
l'horrible
dissipation
qui
est
auiourd'huy
au
monde,
en
ce
que
tout
le
service
de
Dieu
est
corrompu,
que
la
parolle
de
Dieu
est
falsifiee,
les
Sacremens
abastardis,
est
une
iuste
vengeance
sur
nos
pechez.
A
qui
est-ce
donc
que
nous
recourrons
pour
iouir
de
la
pure
doctrine,
des
Sacremens
et
de
la
liberte
d'invoquer
le
nom
de
Dieu
et
faire
confession
de
nostre
foy,
sinon
a
celuy
qui
nous
chastie,
en
nous
privant
de
ces
biens-la?
Et
ne
fault
point
que
la
rigueur
des
chastiemens
de
Dieu
nous
destourne
de
venir
a
luy;
et
tant
moins
debvons-nous
regimber
contre
l'esperon
en
nous
despitant
pour
ne
point
cercher
la
medecine
en
la
main
de
celuy
qui
a
faict
la
playe.
David
certes
entendoit
tresbien
qu'il
n'estoit
point
banni
du
pays
de
Iudee
sans
la
providence
de
Dieu.
Toutesfois,
il
ne
laisse
pas
de
venir
a
luy
et
de
luy
faire
ses
complainctes.
Non
pas
que
ce
ne
luy
soit
une
griefve
tentation
et
dure,
de
se
veoir
dechasse
de
Dieu
en
apparence:
mais
[f.
48]
la
foy
qu'il
ha
en
la
promesse
qui
luy
est
faicte
l'esleve
par
dessus,
pour
supplier
a
Dieu
qu'il
luy
rende
a
tousiours
ce
qu'il
luy
a
oste
pour
un
temps.
Tay
desia
(comme
il
me
semble)
assez
applicque
ceste
doctrine
a
nous,
et
a
la
condition
du
temps
present,
n'estoit
qu'il
y
a
des
esprits
tant
rudes,
qu'on
ne
leur
scauroit
rien
faire
avaller,
sinon
qu'on
leur
masche
et
remasche
les
propos
qu'on
leur
tient.
Combien
(pour
dire
au
vray
ce
qui
en
est)
que
la
rudesse
ne
les
empesche
point,
ni
l'obscurite
de
la
doctrine.
Mais
ils
s'entortillent
d'eulx-mesmes,
cerchans
tous
subterfuges
qu'il
leur
est
possible
d'imaginer,
pour
obscurcir
ce
qui
est
de
soy
tant
et
plus
evident.
Tant
y
a
que
telle
resis-
Gaivini
opera.
Vol
Vill.
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