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et
aussi
on
n'appercoit
[f.
46]
point
que
ceulx
qui
en
sont
privez
s'en
soucient
gueres.
Si
leur
revenu
ne
les
mene
point
iusques
au
bout
de
l'an
pour
tenir
tel
train
que
leur
ambition
les
poulse
a
souhaiter,
si
leur
gain
et
leurs
traficques
diminuent,
si
leur
credit
se
perd,
ils
se
tormentent
iusqu'au
bout.
Cependant
la
pasture
ordinaire
des
enfans
de
Dieu
(de
laquelle
ils
debvoyent
estre
affamez)
ne
leur
est
rien.
Si
est-ce
que
Dieu
monstre
bien,
par
la
menace
qu'il
fait,
qu'il
ne
nous
scauroit
advenir
plus
grand
mal.
I'envoyerai,
dit-il
(Amos
8,
ll),
famine
non
pas
de
pain
ne
d'eaue
(comme
s'il
disoit:
cela
est
peu
de
chose),
mais
d'ouir
ma
parolle.
Parquoy,
mes
freres,
gardons
bien
de
nous
laisser
abbrutir
par
satan
et
par
le
monde,
que
nous
n'ayons
tousiours
ce
bien
recommande
pardessus
tous
autres,
c'est
a
dire
d'estre
entretenus
au
troupeau
de
Dieu
soubs
l'ordre
exterieur
et
la
conduicte
qu'il
a
mise
entre
les
siens.
Et
cela
nous
est
encores
mieulx
exprime
par
ce
que
David
a
adiouste,
c'est
qu'il
requerra
la
chose
qu'il
a
demandee.
En
quoy
il
signifie
qu'il
n'a
point
eu
une
devotion
soubdaine,
laquelle
se
soit
refroidie
tantost,
mais
qu'il
a
este
constant,
et
sera
a
la
poursuyte
de
ce
bien.
Nous
en
voyons
bien
aucuns
qui
seront
si
bien
affectionnez
pour
peu
de
temps,
qu'il
semblera
qu'ils
doibvent
tout
abandonner
le
lendemain.
Mais
c'est
une
chose
bien
rare
que
ceste
constance
dont
parle
David.
Mesmes
la
plus
part,
au
lieu
d'attiser
le
feu
pour
allumer
le
bon
zele
que
Dieu
a
mis
en
eulx,
l'estaignent
a
leur
escient.
Nous
avons
un
pareil
tesmoignage
quant
a
David,
au
Pseaulme
que
i'ay
desia
allegue.
Car
pource
qu'on
luy
povoit
mettre
au
devant
qu'estant
chasse
du
pais
de
Iudee,
il
se
povoit
retirer
ca
et
la,
il
s'escrie:
Tes
autels,
Seigneur
des
armees,
mon
Dieu
et
mon
Roy!
comme
s'il
disoit
qu'il
ne
peut
trouver
lieu
delectable,
encores
qu'il
possedast
tous
les
palais
du
monde,
quand
il
n'ha
point
entree
au
Temple
de
Dieu.
Il
se
plainct
que
les
passereaux
et
arondelles
trouvent
lieu
a
faire
leurs
nids,
et
qu'il
est
de
pire
condition.
Pourquoy
cela?
est-oe
qu'il
n'ait
ni
chambre
ni
cuisine?
Ii
n'allegue
point
cela:
mais
d'autant
qu'il
ne
trouve
nulle
bonne
demeure
ne
propre,
puisqu'il
est
recule
des
autels
de
Dieu.
Il
est
bien
certain
que
si
ceste
doctrine
nous
estoit
entree
au
cueur,
nous
ne
serions
pas
ainsi
les
uns
empeschez,
les
autres
desbauchez
du
tout
de
nous
exercer
aux
moyens
que
Dieu
nous
a
mis
en
main
pour
nous
avancer
au
chemin
de
[f.
47]
la
vie
eternelle.
Mais
quoy?
l'ambition
retient
les
uns
aux
dignitez
et
grans
estas,
et
invite
les
autres
a
les
pourchasser:
l'avarice
embrase
et
transporte
les
autres:
beaucoup
n'ont
rien
au
cueur
que
leurs
voluptez
et
vaines
dissolutions.
Tant
y
a
que
tous
languissent
en
leurs
cupiditez:
cependant
nul
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