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que
Dieu
commande
a
tous
les
siens.
Vray
est
que
la
grace
de
Dieu
n'est
point
attachee,
et
la
vertu
de
son
Esprit
n'est
point
enclose
ni
aux
Sacremens,
ni
a
toutes
choses
externes,
qu'il
ne
puisse
besongner,
quand
il
luy
plaira,
sans
nul
moyen:
mais
yci
nous
traictons
de
l'ordre
perpetuel
qu'il
a
mis
en
son
Eglise,
et
non
pas
de
ce
qu'il
faict
extraordinairement
comme
miracle.
Tant
y
a
que
ceulx
qui
sont
privez
de
l'usage
des
Sacremens
et
de
la
liberte
de
povoir
invoquer
son
nom,
et
ne
sentent
point
leur
mal
et
misere
pour
en
gemir,
sont
plus
stupides
que
les
bestes
brutes.
Ie
di
d'avantage,
que
si
David
en
son
temps
a
eu
iuste
occasion
de
dire:
Seigneur,
que
ton
Temple
est
desirable!
Bienheureux
sont
ceulx
qui
habitent
en
ta
maison:
[f.
44]
mon
ame
brusle
du
desir
qu'elle
ha
d'entrer
au
parvis
du
Seigneur:
qu'auiourd'huy
nous
debvons
estre
esmeus
et
enflambez
a
cela
plus
qu'au
double.
Car,
quels
estoyent
les
biens
du
Temple,
lesquels
David
regrettoit
tant,
iusqu'a
estre
ennuye
de
sa
vie
quand
il
s'en
voyoit
prive?
Vray
est
qu'en
substance
c'estoyent
ceulx
que
nous
avons
auiourd'huy:
mais
nous
scavons
que
c'estoyent
ombrages
obscurs,
la
ou
Dieu
ne
desployoit
pas,
a
beaucoup
pres,
sa
grace
telle
que
nous
l'avons
a
present.
Car
Dieu
se
declare
si
privement
a
nous
en
l'ordre
de
l'Eglise,
que
les
cieulx
nous
sont
(par
maniere
de
dire)
ouverts.
Les
Sacremens
ne
nous
monstrent
pas
Iesus
Christ
de
loing
comme
soubs
la
Loy,
mais
le
nous
mettent
devant
les
yeulx.
Parquoy
il
fault
bien
que
nous
soyons
par
trop
ingrats,
si
nous
ne
preferons
ces
biens
a
tout
ce
que
David
povoit
iadis
trouver
au
Temple
de
Sion.
Nous
ne
sommes
plus
aux
parvis,
comme
David
en
parle.
Il
n'y
a
plus
de
voile
tendu
qui
nous
eslongne
du
Sanctuaire.
En
somme,
c'est
bien
mal
honorer
la
grandeur
infinie
des
biens
que
Dieu
nous
fait,
quand
pour
le
moins
nostre
desir
n'est
point
egual
a
celuy
de
David.
Ie
di
ceci
par
simple
forme
de
doctrine:
car
l'exhortation
suyvra
apres
en
son
lieu.
Il
reste
de
veoir
de
plus
pres
quel
a
este
ce
desir,
a
fin
de
nous
y
conformer,
comme
a
nostre
reigle.
I'ay
demande,
dit-il,
une
chose
au
Seigneur.
Parlant
d'une
chose
seule,
il
signifie
qu'il
y
a
este
si
fort
addonne,
qu'il
a
laisse
les
autres
derriere,
comme
s'il
les
eust
mises
en
oubli.
Estoit-ce
qu'il
iouist
de
tous
ses
souhais,
tellement
qu'il
n'y
eust
que
ce
poinct
qui
luy
desfaillist?
Au
contraire,
il
estoit
fugitif
de
la
terre
de
sa
naissance,
banni
mesme
de
la
maison
de
son
pere
et
de
la
compaignie
dc
ses
parens
et
amis.
Il
estoit
despouille
de
tous
ses
biens,
prive
de
ses
estas
et
honneurs,
qui
avoyent
este
grans.
On
luy
avoit
ravi
sa
femme.
Brief,
voyla
un
homme
desole
en
tout
et
par
tout:
neantmoins,
il
ne
regrette
qu'une
chose,
c'est
d'avoir
acces
au
Temple:
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