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sentir
combien
il
luy
est
propre
d'estre
plus
enfiambe
par
la
predication
de
la
Loy,
par
les
Sacremens,
et
autres
exercices
semblables.
Au
contraire,
ces
glorieux
vilains,
qui
ne
tiennent
compte
auiourd'huy
de
toutes
ces
choses,
monstrent
bien
par
cela
qu'ils
n'ont
point
une
seule
goutte
de
Chrestiente.
Ie
parle
de
nos
philosophes
de
cabinets,
qui
sont
soubs
laPapaulte.
C'est
bien
a
propos,
disentils,
qu'on
ne
soit
point
Chrestien,
si
on
ne
trotte
a
Geneve
pour
avoir
les
oreilles
confictos
de
sermons,
et
user
des
ceremonies
qu'on
observe
la!
Ne
peuton
pas
bien
lire
et
prier
Dieu
a
part
soy?
Faut-il
entrer
en
un
temple
pour
estre
enseigne,
puis
que
chascun
a
PEscripture
en
sa
maison?
Ie
respon
a
cela
que
nous
n'imposons
loy
a
personne
de
bouger
du
lieu
ou
il
est.
Mesme,
quand
un
homme
vivra
purement
et
servira
Dieu
comme
il
doibt
au
milieu
de
la
tyrannie
du
Pape,
ie
le
prise
cent
fois
plus,
tant
pour
tant,
que
nous,
qui
sommes
en
liberte
et
repos.
Mais
il
est
yci
question
de
deux
choses:
a
scavoir,
si
ceulx
qui,
en
sentant
leur
infirmite,
viennent
cercher
en
une
Eglise
Chrestienne
telle
confirmation
que
faisoit
David
de
son
temps
au
temple
de
Ierusalem,
ne
font
pas
bien.
Item,
si
tous
en
general,
mesme
ceulx
qui
sont
retenus
par
force,
ne
doibvent
pas
bien
souspirer,
se
voyans
destituez
des
moyens
ordinaires
qui
estoyent
pour
les
conduire
a
Dieu?
Les
bestes,
qui
n'ont
ne
sens
ne
raison,
brairont
bien
apres
la
pasture:
et
ceulx
qui
se
disent
enfans
de
Dieu
ne
se
soulcieront
de
ce
qui
est
pour
nourrir
et
entretenir
[f.
42]
leur
foy?
Et
encore
ne
se
conten
ten
t-ils
pas
de
fouler
orgueilleusement
au
pied
des
graces
de
Dieu
si
precieuses,
mais
ils
se
mocquent
de
ceulx
qui
courent
en
pais
estrange,
pour
les
cercher
et
en
iouir.
Quant
a
leur
fierete,
laquelle
leur
faict
a
croire
que
les
sermons,
les
prieres
publicques
et
les
Sacremens
leur
sont
comme
choses
superflues,
il
ne
fault
autre
tesmoignage
pour
les
excommunier
et
bannir
de
l'Eglise
de
Dieu.
Qu'ainsi
soit,
sainct
Paul
ne
dit
pas
que
Tordre
que
nostre
Seigneur
a
mis
en
son
Eglise
soit
seulement
pour
les
rudes
et
les
simples:
mais
il
le
faict
commun
a
tous,
sans
en
excepter
nul.
Il
a
ordonne,
dit-il
(Ephes.
4,
11),
des
Apostres,
Pasteurs
et
Docteurs,
pour
l'establissement
des
Saincts,
pour
l'edification
du
corps
de
Christ,
iusques
a
ce
que
nous
parvenions
tous
en
l'unite
de
foy,
en
homme
parfaict,
en
la
mesure
de
l'aage
entiere
de
Christ.
Notons
bien
qu'il
ne
dit
pas
que
Dieu
a
laisse
PEseripture
a
fin
que
chascun
y
lise;
mais
qu'il
a
institue
une
police,
qu'il
y
ait
gens
pour
enseigner;
et
soubs
cela
il
comprend
tout
le
reste,
qui
en
est
comme
une
dependance.
Parquoy,
si
chascun
lit
en
prive,
cela
n'empesche
point
qu'on
escoute
en
publicque.
Et
a
qui
est-ce
qu'il
s'addresse?
aux
grans
et
aux
petis
indifferemment.
Dit-il
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