6:412
n'est
venu
d'autre
cause,
sinon
que
Dieu
a
permis
que
le
monde
feust
doublement
trompe
et
deceu,
puis
qu'il
aymoit
tromperie
et
mensonge.
C'estoit
l'office
[page
loi
des
Chrestiens,
de
laisser
les
corps
des
sainctz
en
leur
sepulchre
pour
obeir
a
ceste
sentence
universelle,
que
tout
homme
est
pouldre
et
retournera
en
pouldre
(G-en.
3,
19):
non
pas
de
les
eslever
en
pompe
et
sumptuosite,
pour
faire
une
resurrection
devant
le
temps.
Cela
n'a
pas
este
entendu,
mais
aucontraire,
contre
l'ordonnance
de
Dieu,
on
a
deterre
les
corps
des
fideles
pour
les
magnifier
en
gloire,
au
lieu
qu'ilz
devoyent
estre
en
leur
couche
et
lieu
de
repos,
en
attendant
le
dernier
iour.
On
a
appete
de
les
avoir,
et
a
on
la
mis
sa
fiance:
on
les
a
adorez,
on
leur
a
faict
tous
signes
de
reverence.
Et
qu'en
est
il
advenu?
Le
Diable,
voyant
telle
stupidite,
ne
s'est
point
tenu
content
d'avoir
deceu
le
monde
en
une
sorte,
mais
a
mis
en
avant
ceste
autre
deception,
de
donner
tiltre
de
reliques
des
sainctz
a
ce
qui
estoit
du
tout
prophane.
Et
Dieu,
par
sa
vengeance,
a
oste
sens
et
esprit
aux
incredules:
tellement
que,
sans
enquerir
plus
outre,
ilz
ont
accepte
tout
ce
qu'on
leur
presentoit,
sans
distinguer
[page
11]
entre
le
blanc
ou
le
noir.
Or
pour
le
present,
mon
intention
n'est
pas
de
traicter
quelle
abomination
c'est
d'abuser
des
reliques,
tant
de
nostre
Seigneur
Iesus
que
des
sainctz,
en
telle
sorte
qu'on
a
faict
iusqu'a
ceste
heure,
et
comme
on
faict
en
la
plus
part
de
la
chrestiente.
Car
il
faudroit
un
livre
propre
pour
desduire
ceste
matiere.
Mais
pource
que
c'est
une
chose
notoire,
que
la
plus
part
des
reliques
qu'on
monstre
par
tout
sont
faulses,
et
tmt
este
mises
en
avant
par
moqueurs,
1)
qui
ont
impudemment
abuse
le
pouvre
monde:
ie
me
suis
advise
d'en
dire
quelque
chose,
afin
de
donner
occasion
a
un
chascun
d'y
penser
et
y
prendre
garde.2)
Car,
quelques
foys
nous
approuvons
une
chose
a
l'estourdie,
d'autant
que
nostre
esprit
est
preoccupe,
tellement
que
nous
ne
prenons
de
loysir
d'examiner
ce
qui
en
est,
pour
assoir
bon
et
droit
iugement,
et
ainsi
nous
faillons
par
faute
d'advis.
Mais
quand
on
nous
advertit,
nous
commencons
a
y
penser,
et
sommes
tout
esbahis
comme3)
[page
12]
nous
avons
este
si
faciles
et
legiers
a
croire
ce
qui
n'estoit
nullement
probable.
Ainsi
en
est-il
advenu
en
cest
endroit.
Car
par
faute
d'advertissement,
chascun
estant
preoccupe
de
ce
qu'il
oyt
dire:
Voila
le
corps
d'un
tel
sainct,
voila
ses
soliers,
voila
ses
chausses:
se
1)
moqueurs
1543.
1544
et
la
version
latine;
1563
suiv.:
moqueries.
2)
et
prendre
garde
1544
suiv.;
quae
sanis
hominibus
cogitandi
et
observandi
occasionem
praebeant,
Gallas.
3)
comment
1563
suiv.
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